AFP : La France "condamne les arrestations arbitraires et les violences" commises dimanche en Iran, notamment à Téhéran "contre de simples manifestants", dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Le communiqué du Quai d’Orsay indique que les affrontements lors de manifestations de l’opposition, "selon un dernier bilan, auraient coûté la vie à au moins huit personnes et fait de nombreux blessés". Toutefois, une porte-parole du ministère a précisé que ce bilan émanait d’informations non confirmées diffusées dans la presse.
Selon des informations fournies par plusieurs sites d’opposition iraniens, au moins cinq manifestants dont un neveu du leader de l’opposition Mir Hossein Moussavi, ont été tués lors de ces affrontements, les plus sanglants depuis les grandes manifestations de juin qui avaient suivi la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad.
La France "condamne les arrestations arbitraires et les violences commises contre de simples manifestants, venus défendre leur droit à la liberté d’expression et leur aspiration à la démocratie", selon le communiqué.
"Face à la persistance des mouvements populaires et à l’aggravation de la répression", Paris "appelle à une solution politique en Iran".
Enfin, la France "rend hommage à ce grand courage qui honore le peuple iranien" et "adresse ses condoléances aux familles des victimes et à leurs proches".
Dimanche, des affrontements violents ont eu lieu à Téhéran mais aussi dans plusieurs villes de province.
Dans la capitale, des dizaines de milliers de manifestants ont envahi simultanément différents points d’une des grandes artères de la ville, prenant parfois les forces de l’ordre par surprise, selon de nombreux témoignages recueillis par l’AFP.
Pour pouvoir se rassembler rapidement, les opposants ont profité de l’affluence liée aux nombreuses cérémonies de l’Achoura, journée de deuil religieux commémorant le martyre de l’imam Hossein, figure centrale du chiisme.
De nombreux affrontements, parfois très violents, ont rapidement opposé manifestants et forces anti-émeute sur toute la longueur de cette grande artère d’une dizaine de kilomètres, selon les témoignages recueillis par l’AFP.
D’autres affrontements violents ont eu lieu dimanche en province, notamment à Ispahan, Najafabad, Arak (centre), Shiraz (sud), Babol (nord), Machhad (nord-est) et Tabriz, selon le site d’opposition Rahesabz.
Ce site a évoqué dimanche des "informations non confirmées" faisant état de quatre morts à Tabriz.