AFP: Le chef du Bassidj (milice islamique iranienne) Mohammad Reza Naghdi a affirmé dimanche que les services de renseignements occidentaux voulaient créer des troubles en Iran, alors que le pouvoir a interdit les manifestations que l’opposition souhaitait organiser lundi.
« Les services de renseignements occidentaux cherchent un attardé mental pour qu’il s’immole à Téhéran pour copier avec cet acte les événements en Tunisie et en Egypte », a déclaré le général Naghdi cité par l’agence Fars.
« Ils (les Occidentaux) sont des demeurés s’ils croient qu’avec ce genre d’action ils peuvent réussir », a-t-il ajouté.
Le pouvoir iranien a sévèrement réprimé le mouvement de contestation né après la réélection controversée du président Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009, au prix de dizaines de morts et de milliers d’arrestations suivies par des dizaines de condamnations souvent très lourdes.
Le Bassidj, qui regroupe plusieurs centaines de milliers de membres actifs rattachés aux Gardiens de la révolution (l’armée idéologique du régime), a joué un rôle de premier plan contre les manifestations de l’opposition.
Le général Naghdi a mis en garde l’opposition, qualifiée de « sédition » par le pouvoir, en affirmant qu’il fallait l’appeler le « parti de Satan ».
« Les bassidjis ont prouvé leur sérieux (…) et sont prêts à donner leur vie » pour défendre le régime, a-t-il ajouté.
Samedi, le ministère iranien de l’Intérieur a interdit toute manifestation de l’opposition, la qualifiant d' »illégale ».
Les leaders de l’opposition Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi avaient demandé une autorisation pour organiser lundi des rassemblements de soutien aux révoltes en Tunisie et en Egypte, mais le pouvoir a estimé qu’il s’agissait d’un stratagème pour manifester contre le gouvernement.
Le procureur général de Téhéran, Abbas Jafari Dolatabadi, a également mis en garde contre toute manifestation de l’opposition.
« La police et les autres organes feront leur devoir au cours des prochains jours », a-t-il prévenu, en faisant allusion à la demande de l’opposition de pouvoir manifester.
Il a confirmé les arrestations dans les milieux de l’opposition, estimées à une vingtaine de personnes au cours des derniers jours, selon les sites de l’opposition.
« Ces derniers jours, des actions ont été menées par les chefs de la sédition. La police et les autres organes compétents ont fait leur devoir. Ces personnes ont été arrêtées pour des raisons de sécurité », a affirmé M. Jafari Dolatabadi.
Les deux chefs de l’opposition n’ont pas réagi à la décision du ministère de l’Intérieur. M. Karoubi est depuis plusieurs jours soumis de facto à un régime de résidence surveillée.
Mais les sites d’opposition Kaleme.com (appartenant à M. Moussavi) et Sahamnews.org (appartenant à M. Karoubi) ont publié des appels de divers groupes d’opposition pour organiser lundi après-midi une manifestation dans la capitale.