Iran Focus : Embourbé dans de graves crises, le régime iranien a été pris par surprise face à la réaction de la population qui a investi la rue pour la première fois depuis plusieurs mois. Alors que la devise iranienne a perdu 40 % de sa valeur contre le dollar la semaine dernière, des milliers d’Iraniens en colère ont protesté contre la situation catastrophique du pays.
Cette fois le régime n’a pas tardé à pointer du doigt le mouvement des Moudjahidine du Peuple comme l’ « instigateur » du mouvement de révolte. Le journaliste de la chaine CNN à Téhéran et de l’agence Reuters ont rapporté, le 4 octobre, la seule réaction « semi-officielle » sur les manifestations, venant d’un organe de répression dans le bazar. Ils ont cité un communiqué de « l’Union des associations islamique des guildes et du bazar de Téhéran » qui déclare qu’ « un nombre de suspects liés aux ennemis de l’islam ont cherché à fermer le marché en instillant la peur, mais heureusement les marchands se sont dressés pour stopper la conspiration ».
Selon Reuters, «le communiqué a également accusé le groupe d’opposition des Moudjahidine du peuple (Ompi) d’être à l’origine des troubles dans le bazar de Téhéran, qui se sont répandus aux autres rues du quartier, faisant intervenir les forces de l’ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Le département d’État américain a retiré ce mouvement de sa liste officielle des organisations terroristes la semaine dernière, affirmant que le mouvement avait renoncé à la violence.»
Pour sa part Chirzad Bozorgmehr, journaliste de CNN à Téhéran, rapportait l’arrestation de plusieurs personnes accusées d’être «les têtes dirigeantes» de la révolte. «Dans un communiqué des Guildes du bazaar, qui est le seul communiqué ayant été publié à ce jour sur ces incidents, et pouvant être considéré comme « semi-officiel », les autorités ont jeté le blâme sur l’organisation des Moudjahidine du Peuple (MEK-OMPI) qui a récemment été retirée de la liste terroriste des Etats-Unis. Il faut s’attendre aujourd’hui à ce que la police soit massivement présente dans la rue pour empêcher la poursuite des manifestations».