IranNucléaireNucléaire iranien : négociations n'aboutissent pas à Genève

Nucléaire iranien : négociations n’aboutissent pas à Genève

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Genève (AFP) – Des discussions très ardues sur le nucléaire iranien se poursuivaient jeudi à Genève mais un accord entre Téhéran et les grandes puissances n’est pas en vue, selon le vice-ministre iranien Abbas Araghchi.

 

Interrogé sur la perspective d’un accord jeudi, le négociateur a laconiquement répondu : « pour l’instant non ». « Tant que la perspective d’un accord n’existe pas je ne pense pas que les ministres des Affaires étrangères viennent » (à Genève), a-t-il dit à l’issue d’une session de discussions l’après-midi, cité par l’agence de presse iranienne Mehr.

 

« Je ne pense pas que les négociations aboutissent ce soir et on ne peut pas préjuger pour demain », a ajouté M. Araghchi.

 

A Washington, le chef de file des démocrates au Sénat Harry Reid a annoncé l’examen de nouvelles sanctions en décembre, une façon d’accentuer la pression sur l’Iran mais aussi de calmer les faucons du Congrès.

 

« Nous avons eu une session utile, le travail intensif continue et la négociation va reprendre plus tard », a pour sa part indiqué le porte-parole de la diplomate en chef de l’UE, Catherine Ashton, mandatée par les grandes puissances du groupe 5+1 (USA, GB, France, Russie, Chine et Allemagne).

 

Des préparatifs logistiques étaient en cours à Genève pour une éventuelle prolongation des négociations samedi, relançant des spéculations sur une possible venue des ministres des affaires étrangères, seuls habilités à conclure un accord.

 

Les discussions de la matinée ont été jugées « sérieuses et utiles », côté iranien. « Nous avons retrouvé une certaine confiance du fait que Mme Ashton parle au nom des 6 », a dit M. Araghchi, soulignant qu’il restait « des divergences sur des questions sérieuses ».

 

Pour sa part, le porte-parole de Mme Ashton, Michael Mann, avait évoqué « un début des négociations très substantiel et détaillé ».

 

Elles portent sur un texte agréé le 9 novembre, lors du précédent round de négociations à Genève, qui s’était achevé sans accord.

 

Le projet d' »accord intérimaire » de six mois, reconductible selon une source occidentale, prévoit une limitation du programme nucléaire de Téhéran en échange d’un allègement limité de sanctions. Les détails n’en sont pas connus, mais « tout le monde sait quels sont les principaux enjeux », a souligné Michael Mann, citant particulièrement la question de l’enrichissement de l’uranium, « droit » revendiqué par les Iraniens mais dénoncé par les Occidentaux qui soupçonnent Téhéran de vouloir se doter de l’arme atomique.

 

« Le principe de l’enrichissement n’est pas négociable mais nous pouvons discuter du volume, du niveau et de l’endroit », selon M. Araghchi, laissant ainsi la porte ouverte à des compromis.

 

L’un des principaux points en discussion concerne le sort du stock iranien d’uranium enrichi à 20% (seuil critique pour arriver rapidement à un taux d’enrichissement à 90%, ouvrant la porte à l’arme nucléaire).

 

« Nous sommes dans la partie la plus délicate de la négociation », a estimé un membre de la délégation iranienne devant des journalistes. « Chaque mot a son importance. Nous cherchons à nous mettre d’accord sur une formulation acceptable par les deux parties », a-t-il expliqué.

 

A propos des sanctions, le négociateur iranien a admis que « toutes les sanctions pétrolières et bancaires ne pouvaient pas être levées d’un coup, nous parlons d’un accord de six mois ».

 

L’allègement porterait essentiellement sur le dégel d’avoirs financiers iraniens détenus dans des banques étrangères mais serait assez « limité », répètent les Américains.

 

Discussions à huis clos, déclarations de fermeté

 

Pendant que les négociateurs discutent pied à pied à huis clos, les déclarations publiques se sont poursuivies.

 

Le Sénat américain élaborera en décembre un nouveau volet de sanctions économiques contre l’Iran, a annoncé le chef de file des démocrates Harry Reid jeudi.

 

« Nous soutenons ces négociations et espérons qu’elles réussiront », a déclaré Harry Reid. Mais « le Sénat doit être prêt à examiner un nouveau projet bipartite de sanctions contre l’Iran après les vacances de Thanksgiving », soit à partir de la deuxième semaine de décembre, a-t-il annoncé.

 

Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a « espéré » la conclusion d’un « accord solide » à Genève, mais a répété que cet accord ne serait possible que « sur une base de fermeté ».

 

Mercredi, avant même la reprise des discussions à Genève, le guide suprême iranien Ali Khamenei avait pour sa part répété que son pays ne reculerait pas sur ses « droits nucléaires ».

 

Venu à Moscou pour faire campagne contre un accord avec Téhéran, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a promis que l’Iran « n’aurait pas l’arme nucléaire ». Il a dénoncé les propos la veille de l’ayatollah Khamenei, selon lequel l’État hébreu est « voué à la disparition ».

 

« Un tel Iran ne doit pas avoir l’arme nucléaire », a-t-il déclaré.

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