IranNucléaireNucléaire iranien: début des négociations en vue d'un accord...

Nucléaire iranien: début des négociations en vue d’un accord définitif

-

AFP: Par Isabelle LE PAGE – L’Iran et les grandes puissances ont entamé mardi à Vienne des négociations en vue de régler définitivement leur conflit sur le programme nucléaire de Téhéran, selon un responsable de la délégation américaine.

 

Les négociations sont menées par de hauts responsables des pays du groupe des 5+1 (Etat-Unis, Chine, Russie, France, Grande-Bretagne et Allemagne) sous l’égide du chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, est également présent à l’occasion de cette réunion, qui doit durer trois jours.

 

« Je ne suis pas optimiste à propos des négociations et elles ne mèneront nulle part », a déclaré lundi le guide suprême iranien l’ayatollah Ali Khamenei, tout en ajoutant néanmoins ne pas avoir d’opposition au processus déclenché depuis l’accord historique de Genève.

 

Le chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton s’est quant à elle déclarée « prudemment optimiste » à son arrivée à l’aéroport à Vienne, où doit se tenir la réunion prévue pour durer trois jours.

 

Son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif, a pourtant affirmé après un dîner de travail avec Mme Ashton que sa délégation était à Vienne « avec la volonté politique d’aboutir à un accord ».

 

L’enjeu est de taille: un accord permettrait une normalisation des relations internationales entre l’Iran et les Etats-Unis, rompues depuis trente-cinq ans, et éloignerait dans la foulée l’option militaire évoquée encore récemment par le secrétaire d’Etat américain John Kerry.

 

Le 24 novembre à Genève, l’Iran avait conclu avec le groupe des 5+1 –Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France et Allemagne– un accord intérimaire de six mois prévoyant un gel de certaines activités nucléaires sensibles en échange de la levée d’une petite partie des sanctions qui étranglent l’économie du pays.

 

Téhéran a notamment suspendu l’enrichissement d’uranium à 20%, étape importante vers un niveau militaire (90%).

 

Entré en vigueur le 20 janvier sous la surveillance de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), ce plan d’action doit maintenant être transformé en un accord global garantissant sans l’ombre d’un doute la nature pacifique du programme nucléaire iranien.

 

Les grandes puissances et Israël, considéré comme la seule puissance nucléaire du Moyen-Orient, le soupçonnent d’avoir des visées militaires, ce que le régime islamique a toujours catégoriquement nié.

 

– Donner sa chance à la diplomatie –

La réunion de Vienne est la première d’une série dont le cadre et les échéances restent à définir. Experts et diplomates jugent peu probable la conclusion d’un accord en l’espace de six mois, mais la période pourra être prolongée jusqu’à un an par consentement mutuel.

 

« Il y a autant de probabilités d’arriver à un accord que de ne pas y arriver », a reconnu un haut responsable américain lundi à Vienne.

 

« Mais ces négociations sont la meilleure chance que nous ayons jamais eu de résoudre » ce dossier de manière diplomatique, a-t-il ajouté.

 

Néanmoins « un manque de progrès dans les négociations à l’approche de la date d’expiration du plan d’action commun en juillet pourrait renforcer la perception que l’Iran tergiverse », souligne le Centre d’études politiques européennes (CEPS) dans une note récente.

 

Un surplace donnerait des arguments aux parlementaires américains pour resserrer encore l’étau des sanctions, juge-t-il.

 

Un tel scénario affaiblirait les marges de manoeuvre du président modéré Hassan Rohani, à l’origine du dégel de ces derniers mois, face aux farouches opposants à tout compromis à Téhéran, et réduirait les chances de la diplomatie à la portion congrue.

 

S’il veut obtenir la levée de l’ensemble des sanctions internationales, l’Iran devra probablement fermer son site d’enrichissement de Fordo, enfoui sous une montagne, réduire le nombre de ses centrifugeuses qui servent à enrichir l’uranium, et enterrer définitivement son projet de réacteur à eau lourde d’Arak, dont il pourrait tirer du plutonium utilisable dans la mise au point d’une bombe, estiment les experts.

 

Conjuguées à des inspections plus fréquentes de l’AIEA, ces mesures entraveraient considérablement la capacité de l’Iran à se constituer un arsenal nucléaire.

 

L’un des négociateurs iraniens, Hamid Baïdinejad, a toutefois averti dimanche que l’Iran refuserait d’être privé du droit d’utiliser les centrifugeuses de nouvelle génération actuellement en phase de test, ajoutant qu’il s’agissait d’un « des points centraux » pour parvenir à un accord à long terme.

 

Téhéran veut garder le réacteur d’Arak pour la production d’isotope médicaux, a-t-il également affirmé, même s’il est prêt a étudier « des mesures techniques pour le combustible produit afin de lever les inquiétudes » occidentales.

 

7,062FansJ'aime
1,179SuiveursSuivre
0AbonnésS'abonner

Dernières nouvelles

Ce que les empoisonnements au gaz en Iran nous disent sur le régime au pouvoir

Depuis des mois, des écoles en Iran sont dans le collimateur d'attaques au gaz contre les enfants du pays....

Le régime iranien se dirige vers l’obtention d’armes nucléaires

Le régime iranien est une fois de plus au centre d'une dangereuse escalade de la prolifération d’armes nucléaires. Un...

Le Congrès américain soutien la quête du peuple iranien pour une République démocratique et laïque

Plusieurs membres bipartites de la Chambre des représentants des États-Unis ont présenté une résolution (H. RES. 100) soutenant le...

Une vague d’attaques par empoisonnement contre des écoles laisse des centaines de personnes malades

L'Iran est secoué depuis trois mois par des empoisonnements en série contre des écoles réservées aux filles, qui ont...

Iran – La fête du feu, veille du dernier mercredi de l’année, cauchemar pour la dictature

Tcharshanbé Soury est une ancienne tradition iranienne qui suscite l'inquiétude du régime iranien. La veille du dernier mercredi de...

Conférence de la Journée internationale de la femme en soutien à la lutte des femmes en Iran

Le 4 mars, une conférence a eu lieu en l'honneur de la journée internationale de la femme. Conférence intitulée...

Doit lire

Iran – La fête du feu, veille du dernier mercredi de l’année, cauchemar pour la dictature

Tcharshanbé Soury est une ancienne tradition iranienne qui suscite...

Les démocrates devraient entendre la voix des Iraniens, pas celle des dictateurs

Le soulèvement national iranien se poursuit malgré ses hauts...

vous pourriez aussi aimer EN RELATION
Recommandé pour vous