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Iran: Kerry veut aboutir dans les délais prévus

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VIENNE, 15 octobre 2014 (AFP) – Par Jo Biddle – Les États-Unis ont entamé mercredi à Vienne de nouvelles discussions sur le programme nucléaire iranien avec une rencontre entre le secrétaire d’Etat John Kerry et son homologue iranien, Washington soulignant sa volonté d’aboutir à un accord d’ici à la date buttoir du 24 novembre.

La réunion entre John Kerry, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif et la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, a débuté peu avant 11H00 GMT dans la capitale autrichienne

Les grandes puissances du « 5+1 » (Allemagne, Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie) et l’Iran tentent de parvenir d’ici au 24 novembre à un accord historique qui garantirait que le programme nucléaire iranien poursuit des objectifs exclusivement civils, en échange d’une levée des sanctions internationales qui pèsent sur la République islamique. Une telle entente mettrait fin à un différend qui empoisonne les relations internationales depuis douze ans.

Les plus hauts dirigeants iraniens ont suggéré ces derniers jours qu’une extension du délai pourrait être décidée d’un commun accord afin de donner plus de temps aux parties pour rapprocher leurs positions.

« Nous parlons d’aboutir d’ici au 24 novembre, c’est ce que veut tout le monde autour de la table, y compris les Iraniens », a toutefois déclaré mercredi un haut responsable américain en amont de la réunion des trois responsables politiques.

Selon cette source américaine, « les écarts se réduisent dans l’ensemble », mais demeurent « significatifs » sur certains points.
Et à ce stade, Washington « ne parle pas d’une extension (…). Les experts disent que techniquement, cela peut être fait, mais des décisions politiques doivent être prises », a ajouté le haut représentant.

Comme souvent dans cette négociation aussi complexe techniquement que sensible politiquement, les principaux acteurs ont tenu à se montrer optimistes au moment de reprendre la discussion.

Un accord « n’est pas hors de portée », a ainsi affirmé John Kerry avant de quitter Paris, où il se trouvait avant de venir à Vienne. Il faisait écho à Mohammad Javad Zarif, qui a jugé officiellement l’écart des positions « pas insurmontable ».

Même si les États-Unis se refusent pour l’heure à l’évoquer, un report de la date-butoir demeure largement possible.
M. Zarif a ainsi reconnu que les « discussions prennent du temps. Il se peut qu’on ait besoin de plus de temps pour discuter de ces solutions ».

– Date butoir « pas sacrée » 

Le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, à l’issue de sa rencontre mardi soir avec M. Kerry à Paris, a abondé dans ce sens, estimant que le 24 novembre « n’est pas une date sacrée ».
Un nombre croissant d’analystes estiment désormais improbable qu’un accord global puisse être conclu dans les délais et évoquent la possibilité d’un nouvel accord intérimaire.
« Un accord général d’ici au 24 novembre ne semble plus probable. En revanche, il est possible d’arriver à une avancée qui justifierait de se donner plus de temps », et de fixer une nouvelle date, estime Ali Vaez, de l’institut International Crisis Group, interrogé par l’AFP.
Selon l’analyste Kelsey Davenport, de l’organisation américaine Arms Control Association, il est cependant « probable » que les faucons dans les deux camps « s’opposent à un nouveau délai et tentent de faire échouer les négociations ».
Les discussions entre M. Kerry, M. Zarif et Mme Ashton doivent être suivies jeudi, toujours à Vienne, d’un « mini-round » des négociations associant tous les acteurs du dossier (Iran et « 5+1 ») au niveau des directeurs politiques.
Le but des deux prochains jours est de « voir vraiment où nous en sommes et dessiner les lignes directrices pour les cinq semaines et demi à venir », a expliqué mercredi un haut responsable américain.
Les grandes puissances, qui soupçonnent l’Iran de chercher à se doter de capacités nucléaires militaires – ce que Téhéran dément – exigent que la république islamique réduise drastiquement ses capacités.
A près six mois de négociations intensives, et faute de nouveaux progrès significatifs, la date initialement prévue du 20 juillet pour parvenir à un accord global a dû être repoussée au 24 novembre.
Malgré une reprise des négociations formelles le mois dernier à New York, les deux camps reconnaissent que « plusieurs » points de divergence importants subsistent.

 

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