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CHRONOLOGIE de la crise du nucléaire iranienne

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CHRONOLOGIE de la crise du nucléaire iranienne

Reuters – VIENNE, 14 juillet – Principaux développements de la crise liée au programme nucléaire iranien: 
EN AOÛT 2002, un groupe d’opposants en exil, le Conseil national de la résistance iranienne, dénonce l’existence de sites nucléaires clandestins d’enrichissement de l’uranium à Natanz et d’une centrale nucléaire à eau lourde à Arak. 

EN JUIN 2003, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) affirme dans un rapport que l’Iran ne s’est pas mise en conformité avec le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), que Téhéran a ratifié en 1970, s’engageant ainsi à ne pas mettre au point de bombe atomique.

Une médiation est tentée par les Européens, dont les ministres des Affaires étrangères de la « troïka », l’Allemand Joschka Fischer, le Britannique Jack Straw et le Français Dominique de Villepin obtiennent en OCTOBRE 2003 l’engagement de l’Iran à suspendre toutes ses activités liées à l’enrichissement de l’uranium.

Deux mois plus tard, Téhéran signe le protocole additionnel du TNP qui autorise des inspections inopinées de l’AIEA.
Mais en juin 2004, le Conseil des gouverneurs de l’AIEA affirme que la coopération iranienne est incomplète et épisodique. L’Iran annonce la reprise de sa production et les essais de ses centrifugeuses.

EN JUIN 2005, l’élection à la présidence iranienne du très conservateur Mahmoud Ahmadinejad, soutenu par le Guide suprême de la révolution, l’ayatollah Ali Khameneï, est un coup d’arrêt aux négociations. « L’accès à la technologie nucléaire est un droit inaliénable de l’Iran et que le monde doit reconnaître », martèle le successeur du président réformateur Mohammad Khatami, qui dénonce l' »hégémonie » occidentale.

Le 4 février 2006, l’AIEA décide de transmettre le dossier du nucléaire iranien au Conseil de sécurité de l’Onu, seul organisme habilité à prendre des sanctions.

Le groupe dit du P5+1 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, Etats-Unis, Russie, Chine, France et Grande-Bretagne + l’Allemagne) pilote le processus selon le principe de la double approche (menacer l’Iran de mesures coercitives tout en lui proposant des mesures incitatives en matière de coopération économique notamment s’il se met en conformité avec les règles de non-prolifération).

Adoptée en juillet, la résolution 1696 du Conseil de sécurité exige de l’Iran qu’elle stoppe son programme nucléaire.
Face au refus iranien, le Conseil de sécurité adopte à l’unanimité le 23 DÉCEMBRE 2006 la résolution 1737 qui impose un premier train de sanctions à l’Iran, enjointe de mettre fin à ses « activités proliférantes sensibles ».

Trois autres résolutions durciront au fil des années le régime international de sanctions (mars 2007, mars 2008 et juin 2010) tandis que l’Union européenne adopte parallèlement ses propres mesures de rétorsion. Les Etats-Unis, qui ont imposé des sanctions à Téhéran depuis la prise d’otage à l’ambassade américaine, de fin 1979 à début 1981, durcissent leurs restrictions.

Sans effet sur les activités nucléaires iraniennes: en février 2007, l’AIEA annonce que des cascades de centrifugeuses, qui enrichissent l’uranium, ont été installées à Natanz, en avril de la même année, l’Iran annonce être entré dans la « phase industrielle » de production de combustible nucléaire.

Fin 2012, de hauts responsables iraniens réfléchissent, autour d’Ali Khameneï, à la possibilité de rouvrir des discussions avec Washington en raison de l’impact, notamment économique, des sanctions occidentales imposées à Téhéran.

L’élection surprise de Hassan Rohani à la présidence iranienne, en JUIN 2013, dès le premier tour, est vue comme un moyen de relancer la recherche d’un règlement diplomatique de la crise.
Ancien négociateur en chef sur le nucléaire iranien, c’est lui qui accepté en 2003 la suspension des activités iraniennes d’enrichissement de l’uranium.

Des contacts à haut niveau sont alors passés avec les Etats-Unis. Rohani et Obama s’entretiennent par téléphone en septembre, une première depuis la rupture de 1980. Des négociations secrètes ont lieu à Oman. Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif et le secrétaire d’Etat américain John Kerry se rencontrent à plusieurs reprises.

Réunis à Genève, les négociateurs de l’Iran et du P5+1 s’entendent le 24 NOVEMBRE 2013 sur un accord intérimaire qui gèle les activités les plus sensibles du programme iranien en échange de la suspension de certaines sanctions.

Les discussions techniques se multiplient tout au long de l’année 2014 avec l’objectif de parvenir à un accord définitif qui reconnaîtra le droit de l’Iran aux usages civils de l’atome tout en garantissant qu’il ne se dotera pas de la bombe atomique. 2015

Le 3 MARS, à la tribune du Congrès des Etats-Unis, où l’ont invité les républicains, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qu’inquiète la perspective d’un accord, prend le risque d’une crise ouverte avec l’administration démocrate de Barack Obama en dénonçant sa politique iranienne. « Cet accord ne sera pas un adieu aux armes, mais un adieu au contrôle des armes et un compte à rebours avant un potentiel cauchemar nucléaire », lance-t-il au coeur même du système politique américain.

Le 2 AVRIL à Lausanne, l’Iran et les puissances du P5+1 s’accordent sur un accord d’étape visant à encadrer les activités nucléaires de l’Iran pendant dix ans au moins.
La prochaine échéance, au 30 JUIN 2015, doit permettre la conclusion d’un accord définitif réglant une crise en cours depuis treize ans.
« C’est un accord d’étape qui comporte des avancées positives incontestables. Aujourd’hui, incontestablement, il y a eu un pas en avant mais on n’est pas au bout du chemin », prévient le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.

Le 14 JUILLET à Vienne, au terme d’un marathon diplomatique de plus de deux semaines, l’Iran et les grandes puissances annoncent la conclusion d’un accord par lequel la République islamique s’engage à limiter ses activités nucléaires en contrepartie d’une levée progressive des sanctions économiques
visant Téhéran.
L’accord prévoit un maintien pendant cinq ans de l’embargo des Nations unies sur le commerce d’armes avec l’Iran et sur les missiles pendant huit ans.

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