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L’Iran ne se sentira « plus d’obligation » si le conseil de sécurité est saisi

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AFP, 22 mai – Les Iraniens ont mis en garde dimanche les Européens de ne pas les pousser à dénoncer leurs engagements internationaux sur le nucléaire en soutenant la saisine du conseil de sécurité de l’Onu si une prochaine réunion de crise se solde par un échec.

« Nous avons pris les dispositions nécessaires, le Conseil de sécurité ne nous fait pas peur », a déclaré le porte-parole des Affaires étrangères Hamid Reza Assefi devant la presse.

« Cela signifierait qu’un problème qui aurait pu être résolu par la négociation est devenu une crise dont les Européens n’ont pas le contrôle, la République islamique n’aura plus alors aucune obligation, ni aucun engagement, et prendra des décisions unilatérales », a-t-il prévenu.

L’Iran est signataire du Traité de non-prolifération et, depuis décembre 2003, de son protocole additionnel qui soumet ses activités nucléaires à un contrôle international renforcé. Mais les plus durs en Iran prônent un désengagement iranien en représailles aux pressions internationales.

Or la menace d’un dénouement de la querelle nucléaire devant le conseil de sécurité a rarement été aussi forte que depuis que l’Iran a annoncé, le 30 avril, une reprise d’activités relatives à l’enrichissement d’uranium.

Pour ne pas en arriver là, les ministres allemand, britannique et français des Affaires étrangères et le dirigeant iranien en charge du nucléaire, Hassan Rohani, se rencontreront mercredi à Genève à l’ambassade d’Iran, a dit M. Assefi.

Cette réunion a été qualifiée de celle de « la dernière chance » par les Iraniens eux-mêmes.

Mais les Iraniens « n’ont rien à dire » au cours de cette rencontre et s’y rendront pour « entendre ce qu’ils (les Européens) ont à dire », a déclaré M. Assefi. La volonté européenne de voir l’Iran renoncer à l’enrichissement est « inacceptable » et la décision iranienne de reprendre la conversion, en amont de l’enrichissement, est « irréversible », a-t-il dit.

M. Assefi a expliqué que la réunion de mercredi avait lieu à l’instigation des Européens et que c’était à leur demande que le redémarrage de l’usine de conversion d’Ispahan avait été retardé.

« Nous considérons la voie des négociations comme la meilleure (…), mais la décision en ce qui concerne Ispahan est irréversible et nous allons reprendre », a-t-il dit.

C’est précisément cette décision qui menace les pourparlers.

Les Européens ont obtenu en novembre une suspension par les Iraniens de toutes les activités relatives à l’enrichissement, y compris la conversion.

Les Européens, alarmés comme une grande partie de la communauté internationale par 18 années de dissimulations des Iraniens, veulent obtenir un renoncement à l’enrichissement, seule garantie probante pour eux que la République islamique ne fabrique pas l’arme nucléaire.

Ils offrent en contrepartie une coopération nucléaire, commerciale et politique. Mais les Iraniens sont mécontents de l’état des travaux et, le 30 avril, ont annoncé le redémarrage imminent d’Ispahan.

Les Européens ont prévenu les Iraniens qu’une telle initiative « mettrait un terme au processus de négociations » et qu’ils n’auraient d’autre choix que de soutenir le recours au conseil de sécurité, préconisé depuis des mois par les Etats-Unis.

L’Iran a indiqué samedi « examiner une proposition » russe qui lui permettrait de recommencer le travail à Ispahan. Selon le négociateur Cyrus Nasseri, Moscou a proposé à Téhéran d’utiliser l’uranium qui serait converti à Ispahan pour l’enrichir en Russie et le réexpédier ensuite en Iran pour servir de combustible à la future centrale nucléaire de Bouchehr (sud).

Ainsi l’Iran ne procèderait pas lui-même à l’enrichissement proprement dit, susceptible d’être détourné pour fabriquer l’arme nucléaire.

Mais, a précisé M. Assefi, il ne s’agissait que d’une idée russe parmi d’autres et il n’a jamais été question que l’Iran renonce à faire fonctionner à terme son usine d’enrichissement de Natanz (centre). « Nous n’étudions même pas » cette idée, a dit M. Assefi.

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