VIENNE, 9 sept 2005 (AFP) – L’Union européenne est prête à demander un transfert du dossier nucléaire iranien au Conseil de sécurité de l’ONU afin d’exprimer « clairement son inquiétude » sur les activités nucléaires de l’Iran, selon un document interne dont l’AFP a eu connaissance vendredi.
Ce texte confirme la position affichée par les trois puissances de l’UE négociant avec Téhéran – Allemagne, France et Grande-Bretagne (UE3) -, l’Iran refusant d’arrêter la conversion d’uranium, comme lui demandent les Etats de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Les pays de l’UE3 « estiment que la question doit être résolue au plan diplomatique, mais ils sont convaincus que cela ne sera possible que si la communauté internationale envoie un signal clair d’inquiétude à Téhéran et lui demande de revenir à la table des négociations », selon ce document de travail distribué cette semaine à des diplomates accrédités à l’AIEA, a indiqué l’un d’eux.
« Les Européens considèrent que déférer l’Iran au Conseil de sécurité est un moyen de renforcer l’autorité des résolutions de l’AIEA et du processus diplomatique », d’après ce texte, selon qui « l’objectif est de s’assurer que l’Iran puisse rassurer la communauté internationale quant à ses programmes ».
« En reprenant ses activités, l’Iran défie l’autorité de l’AIEA et crée de nouvelles suspiscions sur ses programmes », selon l’UE3.
L’Iran a repris depuis un mois ses activités de conversion – une étape vers l’enrichissement de l’uranium – suspendues depuis novembre 2004 en vertu d’un accord avec l’UE malgré des résolutions du conseil des gouverneurs de l’AIEA.
Téhéran souligne qu’il a droit à l’enrichissmeent pour produire de l’électricité au nom du Traité de non-prolifération nucléaire.
L’uranium hautement enrichi peut servir à la bombe atomique.
Les Etats-Unis, convaincus des intentions militaires iraniennes, préconisent depuis des années une saisine du Conseil de sécurité en vue de sanctions internationales contre l’Iran.
Des diplomates européens ont cependant indiqué récemment que la troïka de l’UE ne demanderait pas de sanctions dans un premier temps au Conseil à New York, préférant « une approche graduelle », qui convainque l’Iran de reprendre la négociation.
De nouveaux efforts diplomatiques auront lieu au sommet mondial des Nations unies à New York les 14 à 16 septembre, où sera notamment présent le nouveau président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, considéré comme un « dur ».
M. Ahmadinejad doit y rencontrer le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan et le président russe Vladimir Poutine, lequel a souligné que l’Iran devait respecter les demandes internationales d’arrêter ses activités nucléaires sensibles.