Iran Focus, Téhéran, 26 novembre – La traduction suivante est celle de l’éditorial de mercredi 23 novembre du quotidien officiel Kayhan, ce qui reflète les vues de la faction au pouvoir ultraconservatrice dirigée par le guide suprême layatollah Ali Khamenei :
Une occasion de gâcher des occasions !
Hier, en fin daprès-midi, l’agence de presse française [lAgence France Presse »> citant les diplomates occidentaux a rapporté que les trois nations européennes [Grande-Bretagne, France et Allemagne »> étaient prêtes à reprendre leurs entretiens nucléaires suspendus avec l’Iran. Selon ce rapport, la troïka européenne a proposé la date du 6 décembre 2005 pour commencer.
Une heure plus tard, l’agence de presse Reuters rapportait la même chose, mettant en évidence deux autres points et citant des diplomates occidentaux disant que : « Nous envisageons une réunion en décembre à Vienne. Les Iraniens devront dire sils veulent se réunir et discuter de la reprise des négociations ou non », et, « l’Europe serait disposée à se réunir même si Téhéran ne rétablissait pas une suspension des activités de conversion d’uranium à son usine d’Ispahan ».
Plusieurs points critiques doivent être soulignés concernant l’offre européenne pour reprendre les négociations suspendues avec l’Iran.
1 – La date pour la session du conseil des gouverneurs [de l’Agence internationale de l’énergie atomique »> est fixée au 24 novembre 2005. Les Etats-Unis et l’Europe avaient mis en garde à grand renfort de fanfare depuis quelques temps que si l’Iran ignorait les dispositions de la résolution de septembre – la résolution la plus récente adoptée par le Conseil supérieur – ils déferrerait le dossier nucléaire de l’Iran devant le Conseil de sécurité des Nations Unies à la session de novembre. Tandis que l’Iran a continué à refuser d’adhérer à la résolution de septembre, la suggestion du 6 décembre douze jours après la session de novembre comme date de la poursuite des négociations, prouve que comme nous lavions prévu, les menaces précédentes de l’Amérique et de ses alliés sur la possibilité de déférer le dossier nucléaire de notre pays devant le Conseil de sécurité des Nations Unies étaient des menaces en lair. C’est le cas puisque l’Amérique et ses alliés ont insisté pour déférer le dossier à la session de novembre. Maintenant, toutefois le 6 décembre douze jours après la session de novembre a été suggérée comme date du début des négociations.
Comme nous lavions déjà souligné, de toutes les indications, lenvoi du dossier de l’Iran au Conseil de sécurité était si dangereux et coûteux pour l’Amérique et l’Europe que cela revenait à de la stupidité et de l’idiotie. Il était prévu que l’Europe tirerait profit de la menace de la saisine du dossier et que si les responsables nucléaires de notre pays ne prêtaient pas attention à ces menaces ni ne faisaient aucune concession, l’adversaire serait forcé de battre en retraite. Heureusement, les honorables responsables ont fait ce quil fallait.
Il est intéressant de noter qu’une fois les activités suspendues à lusine de conversion duranium d’Ispahan ont repris, certains responsables nucléaires ont considéré cette mesure signifiait la saisine du dossier de l’Iran par le Conseil de Sécurité. Aujourd’hui, nous voyons non seulement que cette analyse était non fondée mais nous pouvons dire avec certitude que les acquis ne viennent que par la fermeté et refus face aux pressions.
2 – Mais dautre part, si on lit les nouvelles que lAFP et Reuters ont publiées, il existe une astuce, quoique minime, cest un point qui pourrait être préjudiciable s’il est ignoré par les responsables honorables du dossier nucléaire de notre pays. Reuters a écrit que les Européens attendraient que lIran lui réponde si elle veut négocier ou non sur la reprise les entretiens.
En tant que tel, les Européens ont suggéré de négocier la reprise des négociations suspendues. En d’autres termes, ils ont proposé de s’asseoir avec l’Iran pour négocier des négociations ! Et ce alors que l’Iran avait exprimé sa bonne volonté pour reprendre les négociations suspendues et avait réitéré que le sujet des négociations devait être la reprise de l’enrichissement duranium et d’autres activités relatives au cycle du combustible nucléaire. Par conséquent, bien que la suggestion de négocier la reprise des négociations, qui a été énoncée dans loffre récente de l’Europe, à elle seule peut sembler être un recul ; c’est une nouvelle excuse pour gâcher des occasions et pour passer la session de novembre. En dépit de la propagande énorme des U.S.A. et de leurs alliés pour faire paraître la session de novembre dangereuse pour l’Iran, cette session constitue une plus grande menace pour eux.
C’est pourquoi les U.S.A. et leurs alliés essayent de faire comme si la session de novembre était une session normale. On doit noter que l’adversaire a fait d’une part de la propagande et des menaces en lair et croit d’autre part que lenvoi du dossier de l’Iran au Conseil de sécurité serait très coûteux et dangereux pour lui-même. Par conséquent, s’il remporte ses menaces précédentes tout en convoquant la session, il devrait accepter une défaite honteuse. Par conséquent, par son offre pour discuter des négociations, il a tout dabord essayé de tenir la session de novembre sans perdre la face et en second lieu de préparer le terrain au prochain round dans le jeu et pour gâcher des occasions.