The Washington times, 28 novembre
Editorial
Au mois de Février 2005, dans son Discours sur lEtat de lUnion, Georges Bush a exigé que Téhéran « abandonne son programme denrichissement duranium et mette fin à tout recyclage de plutonium ainsi quà tout soutien au terrorisme ». Peu après ce discours, il a rejeté la responsabilité dans cette affaire sur lUnion européenne, qui a choisi pour l essentiel une approche purement diplomatique avec lIran. Dix mois plus tard, le comportement de lIran est devenu encore plus provocateur et méprisant.
Depuis la semaine dernière, des hautes autorités iraniennes se réjouissent de ce qui semble être la dernière débandade des trois grands de lUnion Européenne (la Grande-Bretagne, la France et lAllemagne) dans les négociations sur le programme darmement nucléaire de Téhéran : la décision quils ont pris de séparer la reprise des négociations de larrêt provisoire par lIran de ses activités de conversion duranium.
Les islamistes iraniens semblent être de plus en plus certains que les démocraties occidentales sont trop faibles pour entreprendre des actions contre Téhéran et quelles sont paralysées par léventualité quune telle démarche provoque une envolée des prix du pétrole. Parviz Soruri est actuellement parlementaire, et a été par le passé un commandant [du corps »> des gardiens de la révolution. Il a déclaré que « les Américains et les Européens réalisent que sils envoient lIran devant le Conseil de Sécurité, ce sera un grand choc pour le marché du pétrole et léconomie mondiale. Et ils nont pas la capacité dabsorber ce choc ».
Récemment, les radicaux iraniens se sont succédés pour déclarer publiquement lun après lautre que le refus de Washington et des européens de persuader lAgence internationale de lénergie atomique dagir contre lIran (en portant son cas devant le Conseil de Sécurité de lONU en vue de représailles) donne raison à la position provocatrice dAhmadinejad. « Cela montre quà chaque fois que nous sommes fermes dans nos rapports avec les Européens et les Américains, et que si nos rangs sont unis, nous les obligerons à faire marche arrière », a conclu un parlementaire proche dAhmadinejad avant dajouter que « à la prochaine étape » lIran « doit cesser ses activités denrichissement duranium à Natanz et aussi de produire plus de minerais concentrés duranium naturel (yellow cakes) ».
Alors quil se débat avec une situation qui empire en Iran, Washington doit se prémunir contre des déclarations déconsidérées comme celle dun haut responsable accompagnant le président dans son voyage en Corée de Sud : il avait évoqué le fait dautoriser Téhéran à «conserver son droit denrichir et de recycler » lénergie nucléaire. Mais le Traité de Non-Prolifération Nucléaire, qui accorde ce droit, demande aussi aux parties du traité de sabstenir de la tromperie et de la dissimulation dont lIran fait preuve depuis presque vingt ans. La situation est suffisamment fragile sans que lon ait à faire de concessions gratuites à lIran.