Iran Focus, Téhéran, 29 novembre Lundi lIran a rejeté les demandes formulées par lUnion Européenne de délocaliser hors du pays certains éléments de son programme denrichissement duranium et de laisser à la Russie le soin daccomplir lenrichissement duranium.
La troïka européenne la France, lAllemagne et le Royaume Uni soupçonnent le programme nucléaire de Téhéran dêtre à but militaire et négocient à lheure actuelle avec lIran pour trouver une issue. Ils ont suggéré que lIran réalise lenrichissement duranium en Russie afin de dissiper les craintes de la communauté internationale sur son développement darmes nucléaires. Lenrichissement duranium prélude, en effet, au développement dune bombe atomique.
Les ministres des affaires étrangères britannique, français et allemands respectivement Jack Straw, Philippe Douste-Blazy et Frank-Walter Steinmeier ont fait une concession majeure consistant à la levée de leur objection à la reprise par Téhéran des activités denrichissement qui sont menées dans lUsine de Conversion dUranium (UCF) dIspahan, au centre de lIran. Ils espèrent faire ainsi revenir Téhéran à la table des négociations. Depuis le mois de septembre, les négociations entre la troïka et Téhéran sont au point mort depuis que lIran a rompu laccord avec la reprise de la conversion dans le site dIsfahan.
Cependant, mardi dernier Hossein Entezami, le porte-parole du Conseil suprême de sécurité nationale iranien (CSSN), a déclaré à lIRNA, une agence de presse officielle, que « tout le processus denrichissement duranium doit être effectué à lintérieur de lIran ». Le CSSN est lorganisme en charge des négociations nucléaires avec lOccident.
« Les plus hautes autorités du pays ont lintention de faire en sorte que le cycle complet de la production de combustible nucléaire ait lieu sur notre sol. En dautres termes, elles veulent que lIran rejoigne le club mondial des puissances nucléaires » a déclaré Entezami. «Quand nous faisons allusion à la réalisation du cycle complet de production de combustible nucléaire en Iran, nous voulons dire que toutes les étapes de lenrichissement doivent être dirigées dans ce pays grâce à la connaissance technique des experts iraniens ».
Le porte-parole du CSSN a déclaré que bien que Téhéran ait proposé quune coopération internationale sur les activités nucléaires soit établie, cela ne signifiait pas que le pays était prêt à « mener une partie de ses activités denrichissement hors du territoire nationale ».
« Céder à une telle exigence, surtout concernant ces étapes de la production du combustible nucléaire qui sont plus techniques et nécessitent une plus grande précision, nous
priverait de loccasion de maîtriser une bonne fois pour toute la technologie complète ».
Il a ajouté que la session récente du conseil des gouverneurs de lAgence internationale de lénergie atomique (AIEA), qui a eu lieu le 24 novembre, a révélé que les inquiétudes concernant lapproche ultra-conservatrice quadopte Téhéran dans certains districts de lIran étaient « sans fondement ».
« Je rappelle à votre bon souvenir les menaces de lOccident avant le 24 novembre, quand ils persistaient à nous rappeler que notre volonté de ne pas fermer lusine UCF dIspahan serait interprété comme une provocation de la part des Iraniens, ce qui se serait forcément soldé par lenvoi de notre dossier au [Conseil de Sécurité des Nations Unies »> avec pour conséquences déventuelles sanctions économiques ».
« Le résultat de la réunion récente de lAIEA apporte la preuve que, en nous appuyant sur notre démarche rationnelle et en approfondissant les exigences de notre nation, tout en respectant à la fois la législation internationale et nos engagements, tout en nous tenant à lécart de tout type dextrémisme, nous pouvons atteindre nos objectifs en la matière » a ajouté Entezami.
Le porteparole du CSSN a conclu en disant quil espérait que durant un prochain cycle de négociation entre les ministres des affaires étrangères de la troïka européenne et Ali Larijani, qui est le principal négociateur de lIran sur les questions nucléaires et le secrétaire général du CSSN, une compréhension mutuelle serait atteinte permettant à lIran de défendre son « droit » à mener à bien des activités nucléaires.