Washington Post, 6 décembre 2005
Par Karl Vick
Istanbul LIran compte construire deux centrales nucléaires en plus de celle qui doit être activée lannée prochaine, ont déclaré des autorités et les services de presse officiels lundi.
Lannonce, soulignant lallégation de toujours du pays que le programme nucléaire est seulement destiné à produire de lélectricité, a signalée la détermination du gouvernement de procéder à un programme dont les sceptiques disent quil peut aussi produire des armes atomiques.
« Nous avons lintention de construire deux autres centrales nucléaires, » a dit Ali Laridjani, le négociateur nucléaire iranien en chef. « Nous le ferons à travers un appel doffre international. Cela fait parti de nos projets afin de subvenir à nos besoins en électricité. Ce nest pas un secret dEtat.
Laridjani sest adressé à la presse après que la télévision officielle ait rapporté que le gouvernement iranien avait approuvé la construction dune centrale de 1000 kilowatts dans la province du Khouzistan dans le sud-ouest du pays, le site le plus riche en pétrole du pays. Les informations diffusées par les médias officiels soulignent que la centrale serait construite en utilisant la « technologie locale », un langage apparemment utilisé pour dissuader loccident de forcer lIran a sous traiter les éléments les plus sensibles dun programme nucléaire lenrichissement de luranium en Russie.
La Russie construit déjà une centrale iranienne qui est presque achevée à Bouchehr dans le golfe du Persique. LIran compte commencer la construction dune seconde centrale sur le même site plus tard cette année, et son parlement a appelé pour la construction éventuelle dau moins 20 centrales.
A Moscou, le ministre de la défense, Sergei Ivanov, a dit aux journalistes que la Russie vendrait des missiles de défense anti-aérienne à lIran, selon lagence dinformations Reuters. Le système mobile, Tor-M1, peut cibler des avions et des missiles guidés opérant à basse et moyenne altitude, y compris des appareils de reconnaissance sans nom américains envoyés dans lespace aérien iranien depuis lIrak, le pays voisin. Les agences dinformations russes ont dit que lIran paierait 700 millions de dollars pour 29 véhicules basés sur ce système, tous armés de radar de surveillance et huit missiles.
Les responsables américains ont vivement critiqué ces achats. « Nous pensons que cette vente ne sert pas nos intérêts ni ceux de la région, » a déclaré le porte-parole du département dEtat lundi J. Adam Ereli.
Le conseil de lAgence internationale de lénergie atomique est en train de considérer une requête des Etats-Unis de référer lIran au Conseil de Sécurité des Nations Unies pour de possible sanctions sur son programme nucléaire.
Dans une tentative de résoudre limpasse des négociations de lIran avec lEurope, la Russie a proposé denrichir de luranium pour le programme nucléaire iranien, empêchant ainsi lIran davoir la capacité de produire indépendamment des matériaux pour des armes nucléaires.
LIran a bien accueilli cette suggestion. Laridjani a dit que les prochaines discussions avec la Grande Bretagne, la France et lAllemagne seraient « gagnant gagnant. Avoir lenrichissement sur notre sol et assurer lEurope quil ny aura pas de diversion dans le programme nucléaire iranien.
Abbas Milani,un analyste iranien de linstitution Hoover à luniversité de Stanford, a dit que le la presse extrémiste dIran se réjouissaient de laccord des Européens de reprendre les négociations, même si lIran a violé un accord précédent en résumant la conversion de luranium, un prélude avant lenrichissement.
« En résumé létat desprit est : nous vous lavons dit. Si vous tenez tête à loccident, ils vont la boucler, a dit Abbas.
Entre-temps, le président Mahmoud Ahmadinejad, cherchant à trouver une issue à limpasse avec le parlement sur la nomination dun ministre du pétrole, a nommé le chef actuel du ministère à ce poste dimanche. Les parlementaires conservateurs ont rejeté les trois nominations précédentes, dont les responsabilités sont de superviser la production du pétrole qui représente 80% des revenus dexportations dIran.
Quelques parlementaires iraniens ont dit que le ministre actuel, Kazem Vaziri Hamaneh, a une réputation de personne issue de ce secteur et quil connaît la bureaucratie. Dautres néanmoins se sont plaints quAhmadinejad, lors de ces trois premiers mois à son poste, a polarisé les conservateurs qui contrôlent le gouvernement iranien et quil na pas consulté les parlementaires, qui doivent approuver ses choix.