IranNucléaireL’Iran agrandit secrètement une centrale nucléaire.

L’Iran agrandit secrètement une centrale nucléaire.

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The Sunday Telegraph, 22 Janvier – Par Philip Sherwell – Des images satellites révèlent que l’Iran a secrètement ajouté des annexes à l’usine d’enrichissement d’uranium qui se trouve au cœur de la controverse internationale depuis la reprise au début de ce mois des recherches nucléaires interdites.

Sept bâtiments ont été érigés autour des centrifugeuses secrètes. Les gouvernements occidentaux craignent qu’ils ne soit utilisés pour la fabrication d’uranium de qualité militaire dans le sud de Natanz , situé à 322 kilomètres au sud de Téhéran.

Cette découverte a intensifié les craintes que l’Iran accélère la réalisation de ce qui est soupçonné être un programme de fabrication d’armes, et cela en complète rupture avec les accords internationaux. En effet, il y a 10 jours, le pays à levé les scellées posées par l’Autorité de l’Energie Atomique sur les installations nucléaires du site.
Alors qu’ils tentent d’identifier le but de cette frénésie de construction à Natanz, les services de renseignement occidentaux se concentrent sur les ressemblances inquiétantes qu’offrent les images satellites des sites nucléaires iraniens, dont le régime affirment qu’ils servent un objectif civil, avec les installations atomiques au Pakistan utilisées pour la fabrication des matières premières nécessaires à des armes nucléaires.

La construction du bâtiment a eu lieu sans aucune notification pendant un arrêt de 16 mois des activités de recherches et de développement sur le site, tandis que l’Iran entamait des négociations prolongées avec l’Occident sur son désir affiché d’acquérir la puissance nucléaire. L’existence du site de Natanz a été tenue secrète jusqu’à ce qu’un groupe d’opposition iranien ne la révèle en 2002. Vendredi, l’Iran a commencé à retirer ses fonds placés dans les banques européennes pour se prémunir contre d’éventuelles sanctions financières après que ses scientifiques aient repris leurs activités. La confrontation a contribué à faire grimper les prix du pétrole et à provoquer une chute des cours à la bourse de Wall Street.

Le Sunday Telegraph a consulté les analyses que des services de renseignements américains ont effectuées sur des clichés satellites de sites nucléaires en Iran et au Pakistan. Ces analyses renforcent les craintes de voir le régime islamique développer secrètement des armes nucléaires en prétendant mener un programme d’acquisition d’énergie supposé pacifique. « Les installations iraniennes ont exactement la même échelle que les installations d’un autre Etat conçues pour produire du matériau fissile destiné à des armes nucléaires », concluait le rapport américain. Pour des raisons diplomatiques, le rapport évoque le Pakistan en utilisant l’expression « un autre Etat ».

Le rapport du service de renseignement se penche également sur l’usine et le réacteur à eau lourde iraniens ainsi que sur le programme de conception de missiles balistiques et les compare avec les installations pakistanaises. Le monde a appris qu’Islamabad avait conçu des armes nucléaires seulement au moment où elle a organisé les premiers essais en 1998.

John Pike, le directeur de « GlobalSecurity.org », un cabinet indépendant de consultants en matière de défense basé à Washington et spécialisé dans l’analyse d’images satellites, a déclaré au journal : «Ces images indiquent que l’Iran reproduit chacune des grandes mesures que le Pakistan a prises dans la réalisation de son programme de conception de la bombe atomique ».

Les analyses des services secrets américains et celles menées en toute indépendance par M. Pike font ressortir le site d’AraK, où l’Iran prétend fabriquer de l’eau lourde destinée à un programme de création d’isotope médical. Ce site ressemble de façon frappante au site de Khushab au Pakistan.

Les réacteurs produisant de l’eau lourde peuvent être conçus pour convertir de l’uranium en plutonium de qualité militaire sans qu’il soit nécessaire de l’enrichir davantage. On pense que le Pakistan, l’Inde, Israël, la Corée du Nord, la Russie et les Etats-Unis les ont utilisés pour cet objectif.

Le rapport d’évaluation des renseignements américains conclut en disant que l’Iran pourrait produire chaque année suffisamment de plutonium à Arak pour produire jusqu’à trois bombes atomiques.
En parallèle, les scientifiques iraniens mettent la dernière main à leurs recherches en utilisant dans le site de Natanz des centrifugeuses conçues au Pakistan. Les deux pays développent également un même type de missiles balistiques, capable de transporter des ogives nucléaires.

Les preuves de l’existence du nouveau bâtiment à Natanz alimentent les inquiétudes sur les intentions de l’Iran. « Il est surprenant de voir l’ampleur de ces constructions », a déclaré M. Pike. « Les Iraniens ont été très occupés pendant que les scellées demeuraient en place ».
Les Iraniens ont tenu l’existence des sites de Natanz et d’Arak secrets jusqu’en 2002, au moment où les inspecteurs de l’AIEA ont confirmé les déclarations de l’opposition disant que l’Iran menait depuis 18 ans un programme nucléaire. Beaucoup pensent qu’au cours de cette période, Téhéran a reçu l’aide de A.Q. Khan, le scientifique franc-tireur qui a développé la bombe atomique du Pakistan et vendu son savoir-faire à des Etats-voyous dans le monde. Les deux pays ont nié toute coopération officielle.

Le rapport des services de renseignements qui compare les sites iraniens et pakistanais conclut également en disant que tandis que les réserves d’uranium de l’Iran ne suffisent pas pour atteindre son but avoué d’indépendance énergétique grâce au nucléaire, elles suffisent amplement à la production de la bombe atomique.

Ce week-end, les diplomates britanniques, français et allemand, de la troïka de l’UE chargée des négociations et qui bénéficie du soutien de Washington, discutent avec leurs homologues russes et chinois le contenu d’une proposition de résolution sur l’Iran avant la tenue le mois prochain d’une réunion d’urgence de l’AIEA. La Russie et la Chine ne souhaitent pas soutenir les premiers appels à des sanctions.

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