Iran Focus, Téhéran, 30 avril Le négociateur nucléaire iranien en chef a lancé un avertissement sévère à l’Occident dimanche qu’il « souffrirait » s’il intensifiait la pression internationale sur l’Iran à cause de son programme nucléaire.
« Devenir un Etat nucléaire est un objectif stratégique pour la nation iranienne, par conséquent nous n’épargnerons aucun effort pour atteindre cet objectif », a déclaré le secrétaire général du Conseil suprême de sécurité national à son auditoire à l’université de technologie Charif de Téhéran.
« Vous souffrirez si vous voulez nous faire souffrir. Je suis absolument sérieux dans ce que je dis », a averti Laridjani à l’adresse de l’Europe et des Etats-Unis.
« Nous sommes prêts à construire la confiance, mais nous n’accepterons pas qu’on nous impose des pressions. De même, nous accepterons de négocier à condition qu’il n’y ait pas de pression. »
« Les pays européens ne peuvent pas avancer les vieilles formules dans ces nouvelles circonstances », a dit Laridjani en évoquant la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne les trois pays européens qui pendant deux ans et demi ont mené des négociations avec Téhéran pour trouver une solution diplomatique à l’impasse. « Ne croyez pas que l’on va se satisfaire de friandises. Nous avons le contrôle de la situation. »
Il a dit que Téhéran était prêt à faire des pas dans le rétablissement de la confiance si son dossier était renvoyé du Conseil de sécurité vers l’Agence internationale de l’énergie atomique et que l’on reconnaisse « le droit » de l’Iran à enrichir de l’uranium.
« A nos yeux, (garder le dossier nucléaire de l’Iran) au Conseil de Sécurité revient à rejeter les négociations ou à négocier sous la pression. »
« Actuellement la balle est dans notre camp. Nos actions et nos réactions seront conditionnées par leurs choix. S’ils veulent avancer pour édifier la confiance, l’Iran y est prêt. S’ils veulent nous tromper, nous réagirons en reconsidérant notre coopération avec l’AIEA », a-t-il dit.
Laridjani a accusé la Grande-Bretagne d’agir contre les intérêts de l’Iran sur le front nucléaire et « dans d’autres domaines ».
Le président radical Mahmoud Ahmadinejad a déclaré vendredi que l’Iran ignorerait les résolutions du Conseil de Sécurité l’appelant à suspendre l’enrichissement d’uranium.
« Ceux qui veulent priver la nation iranienne de ses droits avec ces méthodes doivent savoir que l’Iran n’accorde pas la moindre importance à ces directives ou ces résolutions », a dit Ahmadinejad.
Le Conseil de Sécurité avait donné à l’Iran jusqu’au 28 avril pour suspendre ses activités d’enrichissement d’uranium.
Le Conseil doit se réunir dans la semaine pour discuter des nouvelles mesures contre Téhéran.