The Washington Times, 9 mai Editorial – Pendant la Guerre Froide, lUnion Soviétique et ses alliés lançaient périodiquement des « offensives de paix » dans le but de se refaire une image et de gagner des concessions de lOccident. Essentiellement, ils parlaient de coexistence pacifique et faisaient des gestes qui sonnaient conciliants, sans changer de manière substantive leurs politiques. Tout semble indiquer jusquà présent que la « lettre secrète » quaurait envoyée le président iranien Mahmoud Ahmadinejad au président Bush fait partie de ce genre de manuvres.
La lettre, découverte un jour après que M. Ahmadinejad ait réitéré sa menace de se retirer du Traité de Non-prolifération, a tout simplement pour objectif dessayer de gagner du temps, daider ceux en Russie et en Chine qui tirent un profit financier en soutenant le complexe militaro-industriel de lIran, de modérer le point de vue de ceux en Union Européenne qui tendent à croire que ce régime iranien ne négociera pas en toute bonne foi et de renforcer la position de ceux aux Etats-Unis qui pensent que ladministration Bush (et non la malveillance des mollahs) est à lorigine de la crise nucléaire iranienne.
Après que ce journal ait publié plusieurs éditoriaux récents évoquant lintransigeance de Téhéran et sa mauvaise foi, nous avons été accusés par certains blogs de gauche dignorer les avances pacifiques de lIran. Les critiques citent spécifiquement Flynt Leverett, un rescapé de ladministration Clinton, qui était chargé du dossier du Moyen Orient au Conseil de sécurité nationale en 2002 et 2003 avant de démissionner et de devenir conseiller de John Kerry pour sa campagne présidentielle. M. Leverett a affirmé dans un éditorial du New York Times publié plus tôt cette année que lIran avait fait part de sa volonté de négocier avec Washington concernant la question nucléaire en mai 2003, mais a été repoussé par ladministration Bush.
En dautres termes, il sagit dune lecture tendancieuse et discutable de ce qui sest réellement produit. Après le 11 septembre, une coopération entre les USA et lIran a eu lieu concernant le futur de lAfghanistan dans les derniers mois de 2001. Mais le secrétaire dEtat dalors, Colin Powel,l a eu vite fait de détériorer cette relation en se plaignant du rôle négatif que lIran jouait en Afghanistan (dont le rôle de lIran dans le passage en contrebande de 50 tonnes darmes à Gaza à bord du Karine-A en janvier 2002). Les réunions de mai 2003 mentionnées par M. Leverett ont été annulées parce que Washington était furieux que lIran abrite des terroristes dAl Qaeda.
Pour ce qui concerne la duplicité de lIran, toutefois, ce nest que la partie visible de liceberg. Ces 27 dernières années, les administrations américaines des deux partis ont tenté à plusieurs reprises de trouver un compromis avec lIran, mais leurs efforts ont été cruellement repoussés. On se doit donc de garder ceci à lesprit en examinant la dernière « offensive de paix » de Téhéran.