AP, Nations Unies, 11 mai Mercredi, lambassadeur russe auprès des Nations Unies a déclaré que lapproche conflictuelle du programme nucléaire iranien laisserait la place à une nouvelle stratégie offrant à Téhéran de larges avantages visant à le faire suspendre lenrichissement duranium.
Lambassadeur Vitaly Churkin a annoncé que ce changement avait été décidé lors des réunions lundi et mardi des ministres des Affaires Etrangères de la Russie, des Etats-Unis, de la Chine, de la Grande-Bretagne, de la France et de lAllemagne.
« Létat desprit a complètement changé », selon Churkin.
Il a affirmé que les nations en question se concentraient désormais sur la mise en place dune série de mesures incitatives afin de parvenir à une solution pacifique au lieu de définir combien de jours devaient être accordés à lIran pour cesser lenrichissement ou faire face à déventuelles mesures supplémentaires, dont des sanctions.
« Nous sommes ravis que ce qui avait débuté comme un processus visant à dicter les choses se soit transformé en un processus de dialogue, de dialogue ouvert auquel nous espérons que lIran va participer, et qui amènera une solution politique et diplomatique au problème », a-t-il dit.
Mais le président iranien Mahmoud Ahmadinejad fait fi des inquiétudes de lOccident concernant son programme nucléaire, inquiétudes quil considère comme « un gros mensonge » en dépit de lapproche nouvelle des principaux membres du Conseil de Sécurité consistant à présenter à Téhéran un éventail de mesures incitatives ou des sanctions sil décidait de ne pas suspendre lenrichissement duranium.
« Ils prétendent quils sont inquiets à propos de la nature du programme nucléaire de la République Islamique dIran », a déclaré Ahmadinejad depuis Jakarta, en Indonésie.
La Russie et la Chine ont contrecarré les projets britanniques, français et américains qui visaient à faire passer une nouvelle résolution de lONU prévoyant que lIran suspende lenrichissement duranium en vertu du Chapitre 7 de la Charte de lONU qui déclarerait lIran menace à la paix et à la sécurité internationales. Ceci ouvrirait la voie pour des mesures supplémentaires si Téhéran refusait de stopper lenrichissement comprenant des sanctions diplomatiques, militaires ou économiques ainsi quune action militaire.
Churkin a déclaré que la nouvelle résolution modifiée inclurait une série de mesures incitatives et expliquerait bien clairement à lIran les deux directions possibles.
Lambassadeur américain John Bolton, qui avant la réunion des ministres avait demandé un vote portant sur la résolution avec ou sans le soutien de la Russie et de la Chine, a affirmé mercredi que la probabilité que les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité détenant un pouvoir de veto tombent daccord sur la résolution « était très importante » et que lobjectif de cette nouvelle initiative était de définir de mesures incitatives et dissuasives.
Les Britanniques, les Français et les Allemands qui ont mis fin à plus de deux années de négociations avec lIran plus tôt cette année après que Téhéran ait annoncé la reprise de ses activités denrichissement, travaillent actuellement sur cette série de mesures. Churkin a assuré que la Russie y participerait.
Les dirigeants politiques des six pays doivent se rencontrer le 19 mai à Londres afin de définir ces mesures, selon lambassadeur de la France aux Nations Unies Jean-Marc de La Sablière, dont le pays a proposé la résolution aux côtés de la Grande-Bretagne.
Les hauts responsables européens déclarent que cette série de mesures pourrait inclure des provisions prévoyant que lIran ait un programme dénergie nucléaire civil sans enrichissement afin dassurer au pays énergie et bénéfices commerciaux.
Interrogé sur ces mesures, lambassadeur chinois auprès de lONU, Wang Guangya, les a qualifiées de « bonne idée parce que nous parlons de carotte et de bâton, il doit donc y avoir une carotte ».
Churkin a déclaré : « LIran doit coopérer et arrêter de voir le Conseil de Sécurité comme un ennemi ».
« Ils ne doivent en aucune manière considérer ce processus comme un mode conflictuel, car ce processus ne lest pas du tout », a-t-il ajouté.