Reuters, Washington, 12 mai De Carol Giacomo, Correspondant diplomatique Les Etats-Unis nauront aucun contact direct avec lIran et insistent pour que des sanctions fassent partie de la nouvelle offre alternant la carotte et le bâton définie par les principales puissances afin de mettre fin aux activités nucléaires de lIran, a déclaré un haut membre de ladministration.
Sadressant à un influent groupe de réflexion politique sur le Moyen Orient jeudi soir, le sous-secrétaire dEtat Nicholas Burns a promis que Washington ne « quitterait pas facilement la voie diplomatique ».
Les experts et dirigeants politiques américains réclament de manière de plus en plus pressante à ladministration de discuter directement avec lIran afin de trouver une solution diplomatique.
Mais Burns a repoussé cette idée, affirmant que le monde devait « faire porter la responsabilité de tout ceci à la bonne personne », à lIran, non aux Etats-Unis, pour avoir défié la communauté internationale et attisé la crise nucléaire.
Il a averti lIran et les autres pays concernés que « nous ne pouvons pas rester prisonniers de discussions sans fin au Conseil de Sécurité (de lONU), nous ne le permettrons pas ».
Burns a souligné la nécessité pour Washington de conserver « une position ferme » dans sa politique tandis que la communauté internationale cherche à réfréner les activités iraniennes, qui selon les Etats-Unis et ses alliés ont pour objectif de produire des armes nucléaires sous couvert dun programme dénergie nucléaire civil. Téhéran dément ces accusations.
Dans la dernière tentative en date pour résoudre la crise, la Grande-Bretagne, la France et lAllemagne, avec le soutien des USA, de la Russie et de la Chine, doivent présenter dans 10 jours une série davantages et de pénalités pour lIran, dépendant du fait que le pays choisisse la voie de la coopération ou celle de la résistance, selon Burns.
On ne sait toujours pas exactement si la Russie et la Chine (qui craignent une détérioration de la crise avec lIran, pays producteur de pétrole) vont approuver une offre prévoyant des sanctions, mais les Etats-Unis insistent sur le fait que celle-ci comprend autant de pénalités que davantages, a-t-il ajouté.
En raison de lopposition russe et chinoise, Washington et ses alliés européens ne sont pas parvenus jusquà maintenant à obtenir une résolution du Conseil de Sécurité de lONU qui obligerait légalement lIran à stopper tous ses travaux denrichissement duranium ou qui lui imposerait éventuellement des sanctions.
UNE OFFRE RUSSE SUR LE COMBUSTIBLE
Burns a déclaré que la série de mesures sur laquelle réfléchissent les Européens réaffirmerait loffre antérieure de Moscou afin de garantir à lIran la fourniture de combustible nucléaire produit en Russie pour la génération délectricité, et comprendrait également dautres avantages économiques et technologiques.
Le directeur de lorgane de surveillance nucléaire de lONU, Mohamed ElBaradei sest réjoui jeudi de ces initiatives visant à éviter déventuelles sanctions de lONU contre Téhéran et a appelé à la recherche dun compromis, au moment où le président iranien se déclare prêt à discuter.
El Baradei a appelé les deux parties à renoncer à la « guerre des mots » et a affirmé : « Jespère quà ce stade, nous aurons plus recours à la carotte avant de penser à utiliser le bâton ».
Mais Burns a déclaré quétant donné laccélération du programme nucléaire de lIran, il est impératif d « augmenter la pression » cette année sur Téhéran sil persiste à poursuivre lenrichissement du combustible nucléaire en dépit des injonctions du Conseil de Sécurité.
LIran a affirmé que toute proposition de lEurope devait autoriser lenrichissement duranium à des fins de recherche et de développement atomique. Burns a exclu cette idée.
Il a critiqué la lettre sans précédent de 18 pages envoyé cette semaine au président Bush par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad et la qualifiée « dopportunité manquée » de gérer les problèmes se situant au coeur du conflit.
Les Etats-Unis ont rompu toutes relations diplomatiques avec lIran en 1980 lorsque 52 Américains ont été retenus en otages par des militants iraniens qui avaient saisi lambassade des USA à Téhéran quelques mois après la Révolution islamique.