Reuters, Bruxelles, 15 mai – L’Union européenne va proposer à l’Iran une « offre généreuse » pour qu’elle renonce à ses activités nucléaires sensibles, annonce Javier Solana, haut représentant des Vingt-Cinq pour la politique étrangère et de sécurité commune.
« Ce sera un ‘paquet’ généreux, un ensemble audacieux de propositions liées aux questions nucléaires, économiques et peut-être, si nécessaires, aux questions de sécurité », a-t-il dit à la presse avant l’ouverture du conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UE à Bruxelles.
Le diplomate espagnol n’a donné aucun détail, mais a indiqué que les Européens souhaitaient présenter cette offre aux Iraniens dans les prochaines semaines, simultanément à l’adoption au Conseil de sécurité des Nations unies d’un projet de résolution sommant Téhéran d’abandonner ses activités d’enrichissement de l’uranium.
Dimanche, Mahmoud Ahmadinejad a réaffirmé que toute proposition des médiateurs européens prévoyant l’arrêt des activités nucléaires pacifiques de l’Iran serait inacceptable.
« Toute proposition qui nous contraindrait à arrêter nos activités (nucléaires) pacifiques ne serait pas valable », a déclaré le président iranien dans un discours retransmis en direct à la télévision.
Solana a estimé qu’il s’agissait là d’une incompréhension de Téhéran. « Nous avons dit et répété que nous n’avions rien contre les capacités de l’Iran à disposer du nucléaire s’il est exclusivement destiné à la production d’énergie », a-t-il dit.
Mais, a-t-il néanmoins ajouté, la volonté iranienne d’être autorisé à poursuivre ses activités d’enrichissement à des fins de recherche & développement est « une chose que nous ne pouvons accepter à l’heure actuelle ».
Ce retour du dossier iranien à la « case européenne » est la conséquence des blocages observés au début de la semaine dernière au Conseil de sécurité.
Washington et ses alliés européens pressent pour obtenir une résolution contraignante adoptée dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies, qui autorise des sanctions et ouvre éventuellement la voie au recours à la force.
Mais la Russie et la Chine, qui disposent d’un droit de veto et entretiennent des relations commerciales et économiques avec le quatrième exportateur mondial de pétrole, ont maintenu leurs objections.