AFP, Téhéran 3 juillet – Le négociateur en chef du dossier nucléaire iranien Ali Laridjani a jugé lundi que la suspension de l’enrichissement d’uranium, demandée par les grandes puissances, n’était pas une « proposition raisonnable ».
« Nous avons donné notre opinion sur la suspension (de l’enrichissement d’uranium) avant, et nous ne pensons pas qu’il s’agisse d’une proposition raisonnable », a dit M. Laridjani, également secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, cité par l’agence semi-officielle Mehr.
M. Laridjani doit rencontrer mercredi à Bruxelles le Haut représentant de l’Union européenne pour la politique extérieure Javier Solana, pour discuter de l’offre des grandes puissances visant à ce que l’Iran suspende son enrichissement d’uranium.
Alors que les ministres des Affaires étrangères du G8 ont demandé jeudi à l’Iran de répondre à l’offre à l’occasion de cette rencontre, M. Laridjani a assuré qu’une « date limite n’aidera pas à résoudre le problème ».
Selon lui, dans son dialogue avec M. Solana, « une telle question (de date limite) n’est pas en discussion ».
Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) et l’Allemagne ont présenté le 6 juin à Téhéran une offre de mesures incitatives en échange d’une suspension de l’enrichissement d’uranium.
Les Occidentaux n’ont pas caché qu’un rejet de cette offre ouvrirait la voie à des mesures contre l’Iran au Conseil de sécurité des Nations unies.
Mais depuis les responsables iraniens ont rejeté implicitement le principe d’une suspension de l’enrichissement.
Ce procédé permet d’obtenir le combustible nécessaire à une centrale a atomique, mais aussi la charge fissile d’une arme nucléaire.
Les grandes puissances avaient engagé l’Iran à apporter une réponse rapide à leur offre, dans tous les cas avant le sommet du G8 prévu du 15 au 17 juillet à Saint-Pétersbourg (Russie).
Mais le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a annoncé que son pays apporterait sa réponse vers la fin du mois iranien de Mordad, qui s’achève le 22 août.
« Aussitôt que le paquet de propositions aura été étudié nous annoncerons le résultat » de la décision de l’Iran, a encore dit M. Laridjani.
Plus tôt, un responsable du Conseil suprême de la sécurité nationale, Ali Hosseini-Tasht, a dit que l’Iran était prêt à faire preuve de « flexibilité » dans ses négociations sur le nucléaire, mais pas au prix d’un franchissement de ses « lignes rouges », en allusion à la suspension de l’enrichissement d’uranium.