AFP, New York, 25 juillet Par Hervé Couturier – Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et l’Allemagne ont avancé mardi à l’Onu vers un accord sur un projet de résolution visant à forcer l’Iran à cesser ses activités d’enrichissement d’uranium, mais devaient quand même en référer à leurs capitales avant d’aboutir.
« Nous avons avancé sur le texte mais il faut que nous vérifions avec les capitales », a déclaré à l’AFP l’ambassadeur de France, Jean-Marc de La Sablière, à l’issue de deux séries de discussions informelles sur ce sujet entre les « cinq » (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) et l’Allemagne.
« Il y a encore des points juridiques et techniques qui doivent être mis au point mais je crois qu’on approche d’un texte », a-t-il dit. Il s’est dit optimiste sur la possibilité que le texte puisse être mis en circulation auprès de l’ensemble des 15 membres du Conseil dès mercredi.
« Nous avançons », a confirmé Karen Pierce, numéro deux de la mission britannique à l’Onu. « Tout ceci va être discuté dans nos capitales et entre nous dans les jours à venir », a-t-elle ajouté, indiquant que le sujet serait abordé entre certains ministres mercredi à Rome.
La secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, et son homologue russe, Sergueï Lavrov, doivent se retrouver mercredi à Rome, avec plusieurs autres représentants occidentaux et arabes, pour une réunion de crise sur la situation au Liban.
« Nous avons fait beaucoup de progrès (…), nous allons en référer à nos capitales et nous nous rencontrerons de nouveau demain après-midi », a déclaré pour sa part l’ambassadeur américain, John Bolton.
Déjà dans la matinée, l’ambassadeur de Russie, Vitaly Tchourkine, avait affirmé que les « six » avaient eu « de bonnes discussions » et s’étaient « rapprochés de plus en plus ».
Le texte sur lequel travaille ce groupe des six vise à rendre contraignante pour l’Iran l’exigence de suspension de ses activités d’enrichissement d’uranium qui lui a déjà été signifiée par la communauté internationale.
Les ministres des « six » avaient décidé au début du mois de renvoyer le dossier nucléaire iranien devant le Conseil de sécurité, devant l’absence de réponse de Téhéran à un ensemble de propositions occidentales dans les domaines économique et de sécurité, offertes en échange d’un arrêt des activités nucléaires sensibles de l’Iran.
Téhéran a réitéré lundi qu’il ne suspendrait pas ses activités d’enrichissement.
Le texte en discussion stipule que l’Iran « doit suspendre toute activité d’enrichissement et de retraitement, y compris la recherche et le développement, ce qui doit être vérifié par l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique), et suspendre la construction d’un réacteur à eau lourde ».
Il invoque les articles 39 et 40 du chapitre VII de la Charte des Nations unies, prévoyant que des « mesures provisoires » peuvent être prises avant l’imposition d’autres mesures comme des sanctions.
Il annonce également l’intention du Conseil, au cas où l’Iran n’appliquerait pas la résolution, « d’adopter des mesures additionnelles en vertu de l’article 41 du chapitre VII de la Charte des Nations unies si cela est nécessaire pour assurer le respect » de la résolution.
Selon l’article 41, le Conseil peut décider de « mesures n’impliquant pas le recours à la force armée pour donner effet à ses décisions ». Ces mesures peuvent inclure l’interruption complète ou partielle des relations économiques ainsi que la rupture des relations diplomatiques.
Le projet fixe à l’Iran une date butoir en août pour se conformer aux demandes de l’Onu. La date exacte ne figure pas dans le texte pour l’instant.
Téhéran a annoncé de son côté qu’il donnerait sa réponse le 22 août à l’offre comportant des incitations économiques que lui ont faite les six puissances en juin.