The New York Sun, Nations Unies, 18 octobre De Benny Avni Les diplomates européens vont faire circuler aujourdhui même un projet de résolution de lONU sur le programme nucléaire iranien, mais les discussions sur cette proposition pourraient durer « deux ou trois mois », ont annoncé des hauts responsables hier.
Des représentants de France, de Grande-Bretagne et dAllemagne rédigent actuellement le texte dune résolution prévoyant des mesures punitives contre lIran qui refuse de suspendre son programme denrichissement duranium. Mais un haut responsable russe a déclaré hier au New York Sun quun grand nombre de questions sur la résolution faisaient encore lobjet de débats. Ce dernier a ajouté sous couvert de lanonymat quil faudrait probablement attendre au moins deux mois avant de parvenir à un accord.
Bien que la Russie et la Chine aient rejoint lAmérique et les trois puissances européennes à Londres le mois dernier et accepté à leurs côtés de sanctionner Téhéran pour son programme denrichissement nucléaire, il se peut quelles ne consentent pas aussi facilement à des pénalités significatives, selon plusieurs diplomates. Après avoir signé une résolution sur la Corée du Nord vendredi, la Russie et la Chine pourraient même renforcer leur défense de lIran, selon un diplomate.
« Il y a une différence entre la Corée du Nord et lIran », a affirmé au Sun lambassadeur chinois aux Nations Unies, Wang Guangya.
Tandis que la Corée du Nord teste sa bombe nucléaire et annonce quelle le fait en défiant le Conseil de Sécurité de lONU, lIran avance que son programme nucléaire a des objectifs pacifiques, a déclaré M. Wang. Les allégations selon lesquelles lIran veut se servir de sa technologie nucléaire à des fins militaires ne sont basées que sur des « suspicions », a-t-il ajouté.
Hier, le Premier ministre Olmert a pris lavion pour Moscou où il doit présenter au président Poutine des arguments et des données qui, selon Israël, prouvent que lIran a lintention de devenir une puissance nucléaire.
« La Russie comprend bien que la menace iranienne ne concerne pas uniquement Israël et je suis certain quelle ne veut pas dun Iran nucléaire », a affirmé M. Olmert à la presse à son arrivée en Russie, selon le quotidien israélien Ma’ariv. « En tant que superpuissance majeure ayant une population musulmane significative, la Russie ne veut pas dune situation potentiellement instable qui pourrait perturber notre région. »
Ce nouveau projet de résolution se base sur les provisions du Chapitre 7 de la Charte de lONU, qui donne un caractère obligatoire à lapplication de sanctions et dautres mesures pour tous les membres de lONU. Au meeting de Londres ce mois-ci, les ministres des affaires étrangères des cinq membres permanents du conseil et lAllemagne ont tenu compte des requêtes de la Chine et de la Russie qui désirent spécifier une provision seulement de la charte (lArticle 41 qui prévoit lapplication de mesures « sans avoir recours à lusage de la force armée ») dans toute future résolution. Les Européens et lAmérique ont accepté hier de permettre à la Russie de continuer daider lIran dans la construction dun réacteur à eau légère à Bushehr, dans le sud-ouest de lIran, selon Reuters. Selon des informations, le projet Bushehr serait exempt des sanctions proposées interdisant toute coopération internationale dans le programme nucléaire et de missiles de lIran. Hier également, lAssemblée générale de lONU sest trouvée dans lincapacité de décider quel pays dAmérique latine allait se voir offrir un siège temporaire au Conseil de Sécurité de lONU lannée prochaine.
Les diplomates vénézuéliens ont accusé lAmérique de « pressions directes » dans son opposition à la candidature du président Chavez. John Bolton, ambassadeur des USA aux Nations Unies, a nié lexistence de telles pressions et a déclaré quaprès presque 20 tours de vote, il était clair que « le Venezuela nallait pas lemporter ».