AFP, Téhéran, 3 janvier – Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a déclaré mercredi que son pays lancerait « bientôt » une production de combustible nucléaire à usage industriel, selon l’agence officielle Irna.
« L’Iran est aujourd’hui un pays nucléaire, et très bientôt nous presserons le bouton pour la production de combustible nucléaire à usage industriel », a dit le président, lors d’un discours dans la province du Khouzestan.
L’Iran est sous le coup de sanctions du Conseil de sécurité des Nations Unies à cause de son refus de suspendre ses activités d’enrichissement d’uranium.
Le président n’a fourni aucun détail sur la date ou l’ampleur de la production envisagée.
La production d’uranium enrichi à usage industriel suppose un fonctionnement continu de la chaîne d’enrichissement, avec une qualité constante et en grande quantité.
L’Iran a annoncé à plusieurs reprises qu’il installerait jusqu’à 3.000 centrifugeuses dans son usine d’enrichissement de Natanz d’ici la fin de l’année iranienne, en mars 2007.
Mais Téhéran ne disposait en octobre à Natanz que de deux cascades de chacune 164 centrifugeuses d’enrichissement d’uranium, selon l’Agence internationale de l’énergie atomique.
Le président iranien a quant a lui annoncé que la république islamique visait à terme une capacité industrielle de production avec 60.000 centrifugeuses.
M. Ahmadinejad a répété que l’Iran « ne bougerait pas d’un iota sur son droit au nucléaire », et a une nouvelle fois minimisé l’importance de la résolution du Conseil adoptée le 23 décembre.
« Le peuple iranien a pris sa décision et ne paiera aucune attention aux cris vides de sens des matérialistes et des puissances brutales et décadentes », a dit le président.
Le Conseil de sécurité a adopté un ensemble de sanctions contre les programmes nucléaire et balistique iraniens.
Mais M. Ahmadinejad a répété que « les puissances brutales devraient savoir que quelle que soit le bruit qu’elles font, elles devront se plier à la volonté du peuple iranien et reconnaître les droits de l’Iran ».
Les grandes puissances craignent que la République islamique détourne son programme nucléaire civil à des fins militaires, alors que Téhéran a toujours démenti que telle soit son intention.