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Sanctions de l’ONU : L’agence nucléaire revoit son assistance technique à l’Iran

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Reuters, Vienne, 3 janvier – Par Mark Heinrich – L’Agence internationale de l’Energie atomique est en train de revoir ses projets d’assistance technique à l’Iran afin de s’assurer qu’aucun d’entre eux n’enfreint la nouvelle résolution de l’ONU imposant des sanctions contre Téhéran, suspecté de développer secrètement la bombe atomique.

Des diplomates ont affirmé que le conseil des gouverneurs de l’AIEA, composé de 35 nations, pouvait se réunir en session extraordinaire dès la deuxième moitié du mois de janvier, mais que la décision dépendait du résultat de la révision entreprise par les experts du secrétariat de l’agence de surveillance nucléaire de l’ONU.

La prochaine réunion du conseil doit avoir lieu entre le 5 et le 9 mars. Les puissances occidentales désirent avancer la date, selon un diplomate de l’AIEA.

Les nations en voie de développement présentes au conseil s’y opposent, considérant cette démarche comme une manœuvre de l’occident pour appliquer une interprétation restrictive des références à une assistance technique dans la résolution, craignant que ce précédent vienne nuire à leurs propres projets d’énergie nucléaire.

Le 23 décembre, le Conseil de Sécurité de l’ONU a voté l’interdiction de tout transfert de matériels nucléaires à l’Iran ou de tout savoir-faire pouvant être potentiellement utilisé pour l’enrichissement, le retraitement de combustible ou les réacteurs à eau lourde. Chacun de ces processus peut produire de l’énergie pour de l’électricité ou pour des explosifs.

La résolution interdit également toute assistance technique de l’AIEA dans les domaines de l’enrichissement, du retraitement de combustible ou de réacteurs à eau lourde, tout en excluant les projets « se rapportant à la nourriture, l’agriculture, la médecine, la sécurité ou à objectif humanitaire ».

Les diplomates de l’AIEA ont affirmé que l’agence ne fournissait aucune aide technique à l’Iran dans les secteurs interdits, ni à aucun autre État membre, preuve de son engagement formel d’encourager la production d’énergie atomique pacifique et de prévenir les diversions vers le développement de bombes grâce à des inspections régulières.

RADIO-ISOTOPES

Toutefois, dans une lettre du 27 décembre adressée aux membres du conseil, le directeur de l’AIEA, Mohamed ElBaradei, a déclaré que le conseil avait « décidé de limiter l’étendue » de l’aide technique nucléaire à l’Iran et qu’il devait « considérer les obligations pertinentes » pour l’agence.

Dans l’attente d’une évaluation par le secrétariat de l’AIEA, ElBaradei a déclaré qu’il s’assurerait que l’assistance technique existante soit « limitée à des activités autorisées » par le Conseil de Sécurité.

Sur les 20 et quelques projets d’assistance technique dont bénéficie l’Iran depuis 1997, la plupart concerne des travaux radio pharmaceutiques, de gestion de déchets radioactifs, de radio-isotopes pour des soins médicaux et de mise aux normes d’infrastructures de sécurité nucléaire.

Mais au moins un projet datant de 2001, sur la « faisabilité de moderniser un réacteur de recherche », a des chances d’être éliminé en vertu des sanctions prévues dans la résolution, selon un haut diplomate de l’AIEA.

« Il est possible que le conseil soit obligé de se réunir spécialement très bientôt pour établir de manière ferme que tous les projets sont en effet acceptables selon cette résolution », a affirmé un autre diplomate de l’AIEA.

Lors de la dernière assemblée ordinaire du conseil en novembre, la requête de l’Iran pour une assistance en matière de sécurité auprès de l’AIEA pour un réacteur à eau lourde est restée en suspens pour une période indéfinie après des jours de querelles entre les Etats en voie de développement et les pays occidentaux, qui voulaient à l’origine qu’un plus grand nombre de projets soient mis au rebut.

« Il s’agit maintenant de savoir, avec ces sanctions, comme nous devons interpréter les projets d’aide technique désignés comme étant ‘humanitaires’. Les personnes désirant faire pression sur l’Iran ont les moyens de le faire », a déclaré l’ambassadeur d’une nation en voie de développement majeure, membre du conseil de l’AIEA.

« Mais ElBaradei a tout sous son contrôle. Ainsi une réunion extraordinaire du conseil ne ferait qu’enflammer les tensions, au lieu de les apaiser, ce dont nous avons besoin pour finalement revenir à des négociations sur une solution diplomatique (au sujet de l’Iran) », a-t-il dit.

L’Iran, quatrième exportateur mondial de pétrole, avance produire du combustible nucléaire uniquement pour ses centrales, et non pour développer des bombes, comme les Etats-Unis et ses alliés européens (à l’origine des sanctions) le suspectent.

Mais l’Iran, qui multiplie les sanctions, ne leur inspire pas confiance. Le pays a dissimulé ses recherches nucléaires à l’AIEA pendant 18 ans et n’a pas su convaincre les inspecteurs de l’agence que ses objectifs étaient entièrement pacifiques, tout en ignorant par ailleurs la requête du Conseil de Sécurité de juillet dernier pour la suspension de l’enrichissement.

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