AFP, Pékin, 5 janvier – Le président chinois Hu Jintao a appelé l’Iran à faire une « réponse sérieuse » à la résolution de l’Onu sur son programme nucléaire, en recevant vendredi le principal négociateur du dossier nucléaire iranien, Ali Larijani, ont indiqué les médias chinois.
« La résolution reflète les inquiétudes partagées par la communauté internationale au sujet du problème nucléaire iranien », a déclaré le président chinois à M. Larijani, au dernier jour de sa visite de 48 heures.
« Nous espérons que l’Iran puisse faire une réponse sérieuse à cette résolution », a ajouté M. Hu, cité par la télévision centrale et l’agence Chine Nouvelle.
Lors d’une conférence de presse tenue ensuite à l’ambassade iranienne, Ali Larijani a confirmé avoir remis à Hu Jintao un message du président Mahmoud Ahmadinejad, sans en révéler la teneur.
Il a réaffirmé que son pays avait besoin de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, tout en mettant en garde contre d’éventuelles menaces.
« L’Iran se livre à une utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, mais si nous étions menacés cela pourrait changer », a-t-il dit, estimant que les menaces des Etats-Unis d’isoler financièrement son pays seraient « sans effet » si elles étaient mises a exécution.
« Cela fait 27 ans qu’ils mènent ce genre de politique et cela a été inefficace », a-t-il dit.
Important client de l’Iran pour sa consommation d’hydrocarbures, la Chine a voté en décembre, aux côtés des quatre autres membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, une résolution infligeant des sanctions sur les programmes nucléaire et balistique iraniens, à cause du refus de Téhéran de suspendre son enrichissement d’uranium.
Le principal négociateur nucléaire iranien a estimé vendredi que le vote de la Chine n’allait pas affecter les relations bilatérales.
« Deux pays qui ont des relations stratégiques depuis longtemps ne vont pas en changer en raison de problèmes tactiques. Notre relation est sur le long-terme », a indiqué M. Larijani.
L’Iran refuse obstinément de suspendre son enrichissement d’uranium, comme l’a exigé le Conseil de sécurité à deux reprises, en arguant du caractère purement civil de son programme nucléaire.
Mais de nombreux pays craignent que Téhéran puisse le détourner à des fins militaires.
Le TNP, signé en 1968 dans un contexte de menace de guerre atomique, visait à instaurer une coopération internationale en matière d’utilisation civile de l’énergie nucléaire. Il a été ratifié par 189 pays dont l’Iran et les cinq grandes puissances nucléaires, membres permanents du Conseil de sécurité : Etats-Unis, Grande-Bretagne, Russie, Chine et France.