Le Monde, 22 janvier – L’Iran a décidé, lundi 22 janvier, de fermer ses portes à 38 fonctionnaires de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Les noms des 38 inspecteurs figurent sur une « liste noire » établie par une commission spéciale du Parlement de la République islamique, formée à la suite de l’adoption par l’ONU, le 23 décembre 2006, de la résolution 1737 prévoyant des sanctions contre Téhéran.
La décision a été annoncée par le chef de cette commission, Allaeddin Boroudjerdi, qui a expliqué que les inspecteurs « ne sont pas autorisés à pénétrer en Iran, et cette restriction a été officiellement notifiée à l’AIEA ». Pour seule explication, ce haut responsable avance : « C’est le premier pas destiné à limiter la coopération avec l’agence » onusienne de sécurité nucléaire.
« RÉVISER LA COOPÉRATION »
Le Parlement iranien avait adopté, le 27 décembre 2006, une loi enjoignant au gouvernement de « réviser la coopération » avec l’AIEA, évoquant alors des représailles à la décision de l’ONU de sanctionner Téhéran. M. Boroudjerdi n’a pas apporté de détails sur la liste des inspecteurs, mais a précisé qu’elle n’avait « pas été établie selon un critère de nationalité ».
Les inspecteurs de l’AIEA se rendent régulièrement sur les installations nucléaires iraniennes, l’Iran étant membre du traité de non-prolifération nucléaire (TNP). De nombreux pays craignent que le programme nucléaire civil iranien, qui en est encore à un stade de recherche, soit détourné à terme à des fins militaires. Téhéran a toujours nié une telle intention.