Reuters, 21 mars – La Suisse a récemment dépêché un haut responsable en Iran pour discuter d’un plan de règlement de la crise internationale liée au nucléaire iranien, contre l’avis des grandes puissances concernées, apprend-on de sources diplomatiques.
Selon les diplomates, le vice-ministre des Affaires étrangères suisse, Michael Ambühl, s’est rendu à Téhéran peu après une visite à Berne, le mois dernier, du négociateur en chef de l’Iran sur son programme nucléaire, Ali Larijani.
« L’objectif de la visite (d’Ambühl) était de promouvoir une initiative suisse visant à parvenir à un compromis avec l’Iran sur le dossier du nucléaire, et de reprendre les négociations sur les questions liées à ce dossier », peut-on lire dans un compte-rendu d’une page de cette visite communiqué à Reuters par un diplomate occidental.
Ce plan suggère que l’Iran soit autorisé à conserver ses infrastructures d’enrichissement de l’uranium, à savoir plusieurs centaines de centrifugeuses.
L’Iran pourrait les utiliser mais ne pourrait y injecter de l’hexafluorure d’uranium (UF6) pendant les négociations sur un train de mesures incitatives avec les six grandes puissances impliquées dans ce dossier – Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France et Allemagne.
Le porte-parole du ministère suisse des Affaires étrangères, Johann Äschlimann, n’a ni confirmé ni infirmé la visite d’Ambühl à Téhéran, mais il a déclaré que « la Suisse (n’avait) pas avancé une proposition consistant à faire tourner ces centrifugeuses sans uranium gazeux ».
Une demi-douzaine de diplomates ont déclaré que cette initiative n’était pas officielle mais ont confirmé que les Suisses l’avaient défendue et en avaient discuté à plusieurs reprises avec les Iraniens.
Des diplomates ont indiqué par ailleurs qu’elle avait été coordonnée avec le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique, Mohamed ElBaradeï.
Si plusieurs grandes puissances semblent n’accorder aucun crédit à ce plan, il pourrait compliquer l’adoption de nouvelles sanctions contre Téhéran du fait que l’AIEA et l’Iran le voient d’un oeil favorable, ont souligné des diplomates.