AFP, Téhéran, 3 juin – Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a déclaré dimanche que l’Iran était « invincible » face aux puissances mondiales, et ne reculerait pas face à leur exigence d’une suspension de son programme d’enrichissement d’uranium.
« Même si toutes les puissances du monde s’époumonent, le peuple iranien est invincible et restera invincible », a déclaré le président dans un discours prononcé à l’occasion du 18è anniversaire de la mort de l’imam Khomeiny, le fondateur de la République islamique, et retransmis par la télévision d’Etat.
« Le peuple iranien est uni derrière le guide suprême (l’ayatollah Ali Khamenei) et ne reculera pas d’un iota au sujet de son programme nucléaire. L’Iran est devenu un pays nucléaire », a-t-il dit, depuis le mausolée de l’imam, situé juste au sud de Téhéran.
Il a ajouté que « les grandes puissances pouvaient rassembler leurs forces et froncer les sourcils, mais elles doivent savoir que la menace ne pourra pas faire reculer l’Iran ».
La République islamique, qui fait déjà l’objet de sanctions du Conseil de sécurité des Nations Unies à cause de son refus de suspendre ses activités nucléaires, risque de nouvelles mesures si elle persiste dans ce refus.
Les Etats-Unis, qui sont en pointe dans ce dossier, n’ont jamais exclu une option militaire, même s’ils affirment privilégier à ce stade la voie diplomatique.
« Le peuple iranien ne cherche pas à agresser les autres (pays). Il ne veut que son droit et n’acceptera pas un instant l’injustice des grandes puissances », a encore dit M. Ahmadinejad.
Selon lui, « la jeune génération iranienne est plus croyante et plus déterminée que jamais et ne s’arrêtera pas jusqu’à planter le drapeau de l’islam partout dans le monde ».
A l’issue d’une rencontre jeudi à Madrid, le négociateur nucléaire iranien Ali Larijani et le chef de la diplomatie de l’Union européenne Javier Solana ont évoqué des progrès, mais sans aucune avancée sur la question de la suspension par l’Iran de ses activités d’enrichissement d’uranium.
L’Iran a par ailleurs balayé dimanche la menace de nouvelles sanctions du Conseil de sécurité.
Les grandes puissances craignent que l’Iran ne détourne son programme nucléaire civil à des fins militaires et font de la suspension de l’enrichissement un préalable à l’ouverture de négociations avec Téhéran sur des sujets de coopération, concernant notamment le nucléaire civil.
L’Iran, qui refuse de suspendre ses opérations d’enrichissement d’uranium, a toujours démenti que son programme nucléaire ait un objectif militaire.