Reuters, Vienne, 22 août – Les Etats-Unis minimisent la portée de l’accord de coopération conclu mardi entre l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et Téhéran en vue d’assurer une plus grande transparence du programme nucléaire iranien.
Les deux parties ont annoncé mardi soir qu’elles avaient arrêté un calendrier pour répondre à toutes les questions posées par le programme nucléaire – officiellement civil de l’Iran -, que les pays occidentaux soupçonnent de vouloir se doter de la bombe atomique.
Après deux jours de discussions « bonnes et constructives » au siège viennois de l’agence, Olli Heinonen, directeur adjoint de l’AIEA, a présenté cet accord comme une « étape importante », dont les détails seraient précisés en septembre dans un rapport au conseil des gouverneurs de l’agence.
« Bien sûr, nous saluons tout progrès dans le règlement de questions problématiques concernant les activités nucléaires de l’Iran », a déclaré mercredi Gregory Schulte, représentant des Etats-Unis auprès de l’AIEA.
« Mais nous considérons qu’il y a de véritables limites à ce plan », a-t-il ajouté, en citant notamment « le refus persistant de l’Iran d’appliquer le protocole additionnel de l’AIEA », qui permet à ses inspecteurs de vérifier des sites suspects non répertoriés comme nucléaires.
L’accord de mardi comporte « de véritables limites », a-t-il regretté en invitant le gouvernement iranien à cesser de manipuler les inspecteurs de l’Onu, qui ont été autorisés en juillet à revenir sur le chantier du réacteur à eau lourde d’Arak après s’en être vu interdire l’accès en avril.
LA CONFIANCE DU MONDE
L’AIEA cherche à établir l’origine de traces d’uranium hautement enrichi à usage potentiellement militaire découvertes sur certaines installations iraniennes et à obtenir des précisions sur les centrifugeuses perfectionnées développées par l’Iran.
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a affirmé mardi que rien ne pouvait plus empêcher l’Iran de poursuivre son programme d’enrichissement d’uranium et que ses « ennemis » n’étaient « plus en mesure de faire obstacle » à ses ambitions nucléaires.
Schulte a estimé inacceptable la menace iranienne de ne pas mettre en oeuvre l’accord avec l’AIEA si le Conseil de sécurité de l’Onu ne renonçait pas à envisager de nouvelles sanctions contre la République islamique.
« L’Iran cherche manifestement à détourner l’attention de la poursuite de la mise au point de ses capacités militaires et je ne crois pas que le Conseil de sécurité se laissera distraire », a déclaré Shulte en annonçant la poursuite des consultations en vue d’imposer de nouvelles sanctions à Téhéran.
« Une coopération partielle, conditionnelle et renvoyée à l’avenir est insuffisante. Une coopération qui permet à l’Iran de continuer à développer sa capacité à fabriquer des armes nucléaires ne suffit pas non plus », a-t-il ajouté.