Reuters, Washington, 12 septembre – Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu et l’Allemagne se réuniront le 21 septembre aux Etats-Unis pour étudier de nouvelles sanctions contre l’Iran, soupçonné de poursuivre un programme nucléaire à des fins militaires, ont annoncé les autorités américaines.
Sean McCormack, porte-parole du département d’Etat, a précisé que cette réunion, au niveau des directeurs politiques, serait « largement consacrée à discuter des sanctions à inclure dans une nouvelle résolution » du Conseil de sécurité visant Téhéran.
McCormack a en outre démenti l’information communiquée par la chaîne de télévision Fox News, selon laquelle l’Allemagne s’était montrée hostile à l’adoption d’un nouveau train de sanctions à l’occasion d’une récente réunion d’experts.
« Lors de cette réunion, le gouvernement allemand a réitéré son soutien aux sanctions », a-t-il assuré. Prié de dire si Berlin y était favorable, le porte-parole a répondu: « Oui, dans le cadre d’une nouvelle résolution du Conseil de sécurité ».
A Téhéran, le principal négociateur iranien dans ce dossier, Ali Larijani, a réaffirmé que son pays ne suspendrait pas ses activités d’enrichissement d’uranium, malgré les appels de l’Union européenne et du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon.
A Vienne, la réunion du conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a par ailleurs mis en lumière les divergences entre les puissances occidentales et les représentants de l’agence, soutenus par les pays en voie de développement. Les premiers doutent des promesses de la République islamique, qui s’est engagée le 21 août à coopérer plus étroitement avec l’AIEA.
PRÉOCCUPATION
Le « plan de travail » adopté à cette date invite Téhéran à répondre suivant un calendrier assez vague aux questions soulevées depuis cinq ans par son programme nucléaire, sans aborder celles qui portent sur l’enrichissement d’uranium.
L’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne, en pointe sur ce dossier, n’ont pas caché leurs réticences.
« Nous sommes (…) préoccupés par la nature séquentielle du plan de travail, dans la mesure où il peut être exploité pour reporter la clarification des questions en suspens », a souligné le représentant allemand, Klaus Peter Gotwald, au nom de la « troïka » européenne.
Gregory Schulte, son homologue américain, a quant à lui jugé « essentiel » le soutien de l’AIEA à une troisième résolution du Conseil de sécurité sanctionnant la poursuite du programme iranien d’enrichissement d’uranium, dont l’Onu exige le gel.
Le délégué iranien Ali Asghar Soltanieh, réitérant un avertissement des non alignés, a mis en garde les Occidentaux contre « toute interférence dans la gestion technique de l’agence ».
La veille, Mohamed ElBaradeï, directeur général de l’AIEA, avait quitté la salle de réunion lorsque l’Union européenne avait refusé d’adopter le plan de travail. Le diplomate égyptien a nié mercredi avoir été déçu de la position de l’UE mais a lancé un appel à la cohésion de la communauté internationale.
ElBaradeï a en outre souligné le fait que le plan ne dispensait pas l’Iran de suspendre son programme d’enrichissement d’uranium et de coopérer plus largement avec les inspecteurs de l’AIEA.