The Associated Press, 3 octobre – Le chargé d’affaires français à Téhéran a été convoqué au ministère iranien des Affaires étrangères, qui a protesté officiellement contre les récents propos tenus par Bernard Kouchner, a rapporté mercredi la télévision d’Etat iranienne. L’information a été confirmée à Paris par le Quai d’Orsay.
Le 16 septembre, le chef de la diplomatie française avait déclenché un tollé en estimant que la communauté internationale devait « se préparer au pire », c’est-à-dire la « guerre », si l’Iran parvenait à disposer de l’arme nucléaire. Il avait un peu plus tard tenté d’atténuer ses déclarations, affirmant qu’il souhaitait simplement souligner la gravité du problème posé par le dossier nucléaire iranien.
« Kouchner, dans des remarques irréfléchies et irréalistes, a accusé la République islamique d’Iran de chercher à obtenir une bombe nucléaire », a déclaré la télévision iranienne, ajoutant que le ministère iranien des Affaires étrangères avait convoqué le chargé d’affaires français à Téhéran pour protester officiellement contre les propos du 16 septembre. Le Quai d’Orsay a confirmé l’information mercredi, précisant, sans autres commentaires, que le chargé d’affaires avait été convoqué « ce jour ».
Devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre français François Fillon a estimé mercredi qu’il ne fallait « pas désespérer de la diplomatie » au sujet du dossier nucléaire iranien. « Le gouvernement français ne ménagera aucun de ses efforts pour faire prévaloir une logique de paix et une logique de sécurité au Proche Orient », a-t-il encore assuré, soulignant que les efforts français se déploieraient « prioritairement, de manière préférentielle, avec les Nations unies dans le cadre du conseil de sécurité », et « prioritairement en nous mettant d’accord avec nos partenaires européens ».
La France « est inquiète de la volonté du gouvernement iranien de poursuivre l’enrichissement de l’uranium en l’absence de programme nucléaire civil identifié et contrôlé », a-t-il aussi expliqué lors des questions au gouvernement. AP