Reuters, Téhéran, 20 novembre Par Reza Derakhshi Dans une lettre ouverte envoyée aux ministres des Affaires étrangères mondiaux, l’Iran défend sa position dans le conflit diplomatique qui l’oppose aux puissances occidentales à propos de son programme nucléaire.
« Je tiens à souligner que le programme nucléaire de l’Iran est entièrement pacifique », écrit le ministre des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki dans cette missive, publiée en farsi par l’agence de presse Irna. « Ce programme ne constitue une menace envers aucun pays. »
Alors que les Etats-Unis et plusieurs puissances occidentales accusent la République islamique de vouloir secrètement se doter de l’arme nucléaire, Téhéran assure vouloir simplement produire de l’électricité afin de pouvoir exporter une plus grande partie de ses ressources en hydrocarbures.
Selon Mottaki, l’Iran a fait preuve de bonne volonté « bien au-delà de ses obligations légales » afin de lever le doute sur la nature de ses travaux, en coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique.
« Toutes les activités nucléaires de l’Iran (…) sont basées sur la charte de l’AIEA et sur le TNP (Traité de non-prolifération) et sont supervisées de façon complète et continue par l’AIEA », peut-on également lire dans la lettre, qui s’étend sur quatre pages.
« INJUSTES ET INAPPROPRIÉES »
L’AIEA a reconnu la semaine dernière que l’Iran avait fait d’importants progrès vers la clarification complète de son programme, mais que de nombreuses questions restaient en suspens, notamment celle de l’enrichissement d’uranium.
Peu satisfaits de ces conclusions, des responsables américains ont appelé à une troisième série de sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies contre Téhéran.
« Malheureusement, l’attitude constructive de l’Iran a reçu des réponses injustes et inappropriées », écrit Mottaki.
« On peut vraiment se demander pourquoi certains pays tiennent à intervenir dans ce dossier par des moyens illégaux et illégitimes, alors que tous les pays sont clairement informés de la nature pacifique du programme nucléaire iranien. »
Mardi, la Chine a appelé l’Iran à respecter les résolutions de l’Onu demandant une réduction de son activité nucléaire. Pékin a toutefois ajouté que des négociations étaient encore possibles.
La Chine dispose d’un droit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies et peut s’opposer à de nouvelles sanctions contre Téhéran, l’un de ses principaux fournisseurs de pétrole.