AFP, Téhéran, 30 janvier – Le président Mahmoud Ahmadinejad a assuré mercredi que l’Iran « ne reculerait pas d’un iota » sur son programme nucléaire, au moment où des grandes puissances cherchent à obtenir de nouvelles sanctions de l’ONU contre Téhéran.
« Les Iraniens ne reculeront pas d’un iota dans la défense de leurs droits », a-t-il dit dans un discours prononcé dans la ville de Bouchehr, site de sa première centrale nucléaire, dans le sud, et retransmis en direct à la télévision.
« La question nucléaire est le défi le plus important depuis le début de la révolution (de 1979) mais, avec l’aide de Dieu et grâce à votre résistance, il est en train de se conclure en faveur de la nation iranienne », a-t-il dit à la foule.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a commencé lundi à examiner de manière informelle de nouvelles sanctions contre l’Iran soupçonné de poursuivre un programme nucléaire militaire secret sous couvert de production d’électricité.
L’Iran a mis en garde lundi contre de « sérieuses conséquences » si ces mesures étaient adoptées après que les membres permanents du Conseil (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) et l’Allemagne se furent mis d’accord sur un nouveau projet.
L’Iran fait déjà l’objet de trois résolutions du Conseil de sécurité, dont deux assorties de sanctions, pour le contraindre à coopérer plus largement avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et à suspendre notamment son enrichissement d’uranium, qui permet d’obtenir aussi bien le combustible pour une centrale nucléaire que la matière première d’une bombe atomique.
Des diplomates ont indiqué que l’approbation d’une nouvelle série de sanctions pourrait prendre plusieurs semaines.
Mercredi, un responsable iranien du nucléaire a déclaré à des journalistes que la centrale nucléaire de Bouchehr entrerait en service à la fin du mois de Mehr, octobre 2008, selon le calendrier iranien.
Ahmad Fayazbakhsh, directeur général de la Compagnie iranienne de production et de développement d’énergie nucléaire, a ajouté que la date à laquelle la centrale serait raccordée au réseau général serait annoncée après sa mise en service.
La Russie a terminé lundi ses livraisons de combustible à la centrale et affirmé que, « dans l’idéal », elle commencerait à fonctionner cette année.
M. Fayazbakhsh a affirmé de son côté que la Russie devait encore livrer à la centrale « environ 1.900 tonnes d’équipement, et notamment des instruments de précision et de ventilation ».
Le ministre iranien des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki avait affirmé fin décembre que la centrale de 1.000 Mgw « démarrerait avec une capacité de 50% l’été prochain ».
Mais un porte-parole du constructeur russe Atomstroïexport avait dit que Bouchehr « ne serait pas lancée avant fin 2008 ».
Après avoir livré une première cargaison de combustible à la centrale en décembre, la Russie avait affirmé que l’Iran n’avait plus de raison de poursuivre son propre programme d’enrichissement d’uranium, un message repris par le président américain George W. Bush.