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L’Iran dit ne pas craindre des sanctions, qui pèseront sur ses affaires

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AFP, Téhéran, 29 février – L’Iran assure ne pas craindre de nouvelles sanctions de l’ONU, même si celles qui pourraient être adoptées dès samedi à cause de son programme nucléaire devraient compliquer les transactions avec le pays.

TEHERAN – L’Iran assure ne pas craindre de nouvelles sanctions de l’ONU, même si celles qui pourraient être adoptées dès samedi à cause de son programme nucléaire devraient compliquer les transactions avec le pays.

Le porte-parole de la diplomatie, Mohammad Ali Hosseini, a minimisé dimanche dernier l’impact de nouvelles mesures, en évoquant de « légers problèmes » mais aussi « différentes options pour les régler ».

Sur le papier, les deux résolutions adoptées par le Conseil de sécurité de l’ONU, en décembre 2006 (1737) puis en mars 2007 (1747), ne sont pas très dures. Elles ciblent uniquement des individus et entités liés aux programmes nucléaire et balistique.

L’une des rares mesures contraignantes pour les Etats membres est le gel des fonds de la banque Sepah, en cheville avec les forces armées.

Le nouveau projet de résolution, susceptible d’amendements, exhorte à la vigilance dans les transactions financières avec deux grands établissements financiers, les banques Melli et Saderat.

Pour un observateur occidental sur place, ce genre d’avertissement va renchérir le coût des échanges commerciaux et dissuader un peu plus les investisseurs étrangers de s’engager dans le pays.

« Chaque résolution supplémentaire ajoute à la perception d’un risque croissant de faire des affaires en Iran », estime-t-il.

Ces mesures n’empêchent pas les commerçants iraniens de continuer à acheter des produits de première nécessité ou de grande consommation.

Mais pour les importateurs, elles pèsent sur le coût des transactions financées avec des crédits à l’exportation pour leurs fournisseurs, en renchérissant les primes de risque pratiquées par les banques.

Dans la classification des risques des pays de l’OCDE, qui va de zéro à sept et qui sert pour calculer ces primes, l’Iran est passé de quatre à cinq au printemps 2006, puis de cinq à six en juin 2007.

De surcroît, la prochaine résolution pourrait appeler les Etats membres à une certaine vigilance dans l’octroi de crédits à l’exportation, entraînant mécaniquement leur réduction.

L’autre conséquence des sanctions est que les entreprises livrant des équipements de haute technologie, notamment pour le secteur pétrolier, font très attention à ne pas violer la réglementation sur l’exportation de produits pouvant avoir un double usage civil ou militaire.

Le directeur d’une société iranienne spécialisée dans l’équipement de forage explique ainsi être « réduit à l’inactivité depuis plusieurs mois ».

« Nos fournisseurs occidentaux savent que leur équipement peut être utilisé à d’autres fins que celle que nous déclarons, et même s’ils ont toute confiance dans le destinataire final, ils ne veulent pas s’exposer à une enquête de leurs autorités », explique-t-il sous le couvert de l’anonymat.

Aux sanctions de l’ONU s’ajoutent celles unilatérales des Etats-Unis et peut-être à l’avenir de l’Union européenne. L’UE n’exclut pas d’engager ses propres mesures contre Téhéran après la prochaine résolution du Conseil, selon des sources diplomatiques à Bruxelles.

En raison des sanctions américaines, qui visent tout investisseur dans le secteur pétrolier et gazier, quasiment pas un seul contrat d’importance n’a été signé depuis trois ans.

L’exception a été la Chine avec un contrat en décembre, évalué à deux milliards de dollars, pour le développement du champ pétrolier de Yadavaran.

Mais il n’ajoutera que 85.000 barils par jour de pétrole à un horizon de quatre ans, soit 2% de la production actuelle.

Les pressions américaines sur les banques étrangères se sont par ailleurs étendues jusqu’aux banques asiatiques, et notamment chinoises.

Comme leurs homologues occidentales, bon nombre d’entre elles refusent désormais l’octroi de lettres de crédit aux importateurs iraniens.

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