AFP, Téhéran, 22 mars – L’Iran a rejeté samedi les propos tenus la veille par le président français Nicolas Sarkozy sur la menace que représenterait pour l’Europe la République islamique, engagée dans un bras de fer sur son programme nucléaire controversé avec l’Occident.
« Chacun doit être conscient aujourd’hui que les missiles nucléaires de puissance même lointaine peuvent atteindre l’Europe en moins d’une demi-heure », a déclaré vendredi M. Sarkozy, à l’occasion de la présentation d’un nouveau sous-marin nucléaire français à Cherbourg (nord-ouest de la France).
Evoquant des « pays en Asie ou au Moyen-Orient » développant « à marche forcée des capacités balistiques », il avait souligné penser « en particulier à l’Iran ».
Samedi, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Ali Hosseini a jugé les commentaires du président français « sans valeur ».
« La République islamique a toujours été un pôle de stabilité (…) dans la région et sa politique étrangère est complètement en phase avec les normes internationales », a poursuivi M. Hosseini.
Dans son discours de Cherbourg, Nicolas Sarkozy a insisté sur l’accroissement de la « portée » des missiles de l’Iran « alors que de graves soupçons pèsent sur son programme nucléaire ».
« C’est bien la sécurité de l’Europe qui est en jeu », a-t-il clamé, présentant les forces nucléaires françaises, « par leur seule existence », comme « élément clé de (la) sécurité » de l’Europe.
« La République islamique cherche à accroître ses capacités (…). Mais faire un parallèle entre ces progrès et de possibles menaces est inapproprié et inexact », a rétorqué le porte-parole du ministère iranien.
L’Iran est accusé par des pays occidentaux dont les Etats-Unis et la France de chercher à se doter de l’arme nucléaire sous couvert de programme civil, ce que Téhéran dément.
Plusieurs trains de sanctions ont été pris au Conseil de sécurité de l’ONU, à l’initiative notamment de la France, contre la République islamique.