Michael Spaney, porte-parole du "Mideast Freedom Forum Berlin", a dénoncé les "contradictions" allemandes dans une conférence de presse: si la chancelière Angela Merkel "met en garde contre une attitude d’+appeasement+" envers Téhéran, son gouvernement "déjoue" en même temps les tentatives de la France et de la Grande-Bretagne d’imposer des sanctions européennes contre le régime iranien, a-t-il affirmé devant la presse.
Le Forum, créé en 2007 et qui rassemble journalistes, chercheurs, experts et opposants iraniens, organise vendredi et samedi une conférence pour alerter sur le danger que constituent pour Israël les ambitions du régime iranien de se doter, selon eux, d’une bombe atomique.
Rappelant que l’Allemagne est "de loin le premier pourvoyeur de technologie" de l’Iran, M. Spaney a jugé que ces transferts sont "un scandale inacceptable", et doivent être "interdits complètement".
Le politologue allemand Matthias Kuntzel a souligné que "les trois quarts des petites et moyennes entreprises iraniennes travaillent avec de la technologie allemande".
Une autre "contradiction éclatante" dans l’attitude allemande, a-t-il dit, tient à ce que les relations avec l’Iran sont passées sous silence ou laissées dans l’obscurité dans les rapports officiels annuels du gouvernement allemand.
"L’opinion publique n’est pas ou insuffisamment informée des nombreuses consultations irano-allemandes", ont accusé les organisateurs du Forum.
Selon M. Kuntzel, la presse iranienne a ainsi largement rapporté une visite du vice-ministre iranien des Affaires étrangères Mehdi Sefari du 16 au 18 avril à Berlin, passée inaperçue en Allemagne. M. Safari a rencontré le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères Reinhard Silberberg pour parler de développement de coopération économique, ainsi que d’autres responsables et hommes politiques allemands.
Alors que le Premier ministre britannique Gordon Brown a indiqué récemment vouloir parler avec ses collègues européens d’étendre les sanctions aux investissements dans le secteur du gaz naturel liquéfié, stratégique pour l’Iran, M. Kuntzel a affirmé que le groupe Linde, numéro un mondial des gaz industriels, avait fait le 16 mars une "offre" au gouvernement iranien en matière de technologie de liquéfaction.