Mais le président syrien Bachar al-Assad réfléchit actuellement à retirer son soutien au programme iranien, ajoute l’hebdomadaire à paraître lundi citant des rapports des services secrets allemands dont il affirme disposer d’extraits.
Selon cette source, sur le site syrien d’Al-Kibar détruit par l’aviation israélienne avec le soutien de Washington devait voir le jour un projet militaire mené conjointement par la Syrie, la Corée du Nord et l’Iran: un réacteur nucléaire à finalité militaire.
Pyongyang devait aider les scientifiques iraniens à progresser dans leur programme nucléaire en leur apportant des connaissances supplémentaires. Al-Kibar devait servir de site provisoire pour l’Iran qui y développerait la bombe nucléaire, en attendant d’être en mesure de pouvoir le faire sur son propre territoire, d’après la source du Spiegel.
Le projet avait été évoqué lors d’une visite du président iranien Mahmoud Ahmadinejad en Syrie en 2006, selon le magazine.
Les trois pays ont aussi coopéré dans la production d’armes chimiques, à en croire le magazine citant la même source: lors d’une explosion dans un site chimique en juillet 2007 près de Alep en Syrie, 15 militaires syriens, 12 ingénieurs iraniens et 3 Nord-Coréens avaient été retrouvés parmi les victimes.
Dix mois après la destruction du site d’Al-Kibar par Israël sur fond d’allégations de construction d’un réacteur nucléaire avec l’aide de la Corée du Nord, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a annoncé l’envoi d’experts en Syrie pour enquêter sur l’affaire.
Des documents et des photographies détaillées fournis en avril par Washington à l’AIEA étayent ces soupçons mais la Syrie a rejeté ces allégations en les qualifiant de "ridicules".
L’Iran et la Syrie, tous deux adhérents du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), avaient signé fin mai un mémorandum de coopération en matière de défense de "leur indépendance et de leur intégrité territoriale".
L’alliance entre les deux pays, remontant à la révolution islamique iranienne de 1979, s’était déjà renforcée en 2006 avec la signature d’un accord de coopération militaire.