Cette source a confirmé que la partie iranienne n’entendait pas discuter à cette occasion des "prétendues études" laissant penser que l’Iran a mené un programme nucléaire à visée militaire.
La visite de M. Heinonen intervient alors que les grandes puissances ont décidé mercredi, selon les Etats-Unis, d’envisager de nouvelles sanctions contre l’Iran à cause de son refus de suspendre l’enrichissement d’uranium.
Les cinq membres du Conseil de sécurité (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) et l’Allemagne ont considéré que l’Iran n’avait pas apporté de "réponse claire", selon Washington, à leur offre de coopération en échange d’une suspension de l’enrichissement.
Une source diplomatique proche de l’AIEA à Vienne avait indiqué mercredi que la visite de M. Heinonen ne porterait pas sur cette offre mais s’inscrivait dans le cadre des échanges habituels de l’agence avec l’Iran.
Le chef de l’OEA, Gholam Reza Aghazadeh, avait déclaré pour sa part mercredi que "le voyage de M. Heinonen s’inscrit dans le cadre de la coopération entre l’Iran et l’AIEA".
M. Heinonen se rend régulièrement en Iran dans le cadre des efforts de l’agence pour établir la nature du programme nucléaire iranien.
Il y avait effectué sa dernière visite fin avril pour obtenir des éclaircissements sur de "prétendues études" de Téhéran, laissant penser que l’Iran a mené un programme nucléaire à visée militaire.
Mais Téhéran s’est refusé à fournir des éclaircissements sur la question, en la qualifiant d’accusation "sans fondement".
Le 24 juillet à Vienne, M. Aghazadeh est allé plus loin en affirmant que "cette question ne relève pas des activités de l’AIEA".
La source de l’OEA jeudi a confirmé cette position en déclarant: "je ne pense pas qu’il y ait une discussion à ce sujet".
L’AIEA avait pourtant exprimé sa "sérieuse préoccupation" sur le sujet, dans son dernier rapport en juin.
Les "prétendues études" laissent penser que Téhéran a travaillé sur la conception d’ogives pour tête nucléaire, la possible conversion du missile Shahab-3 en engin balistique à charge atomique ou encore des installations pour des essais nucléaires souterrains.
L’offre des six grandes puissances se décline en deux temps. Dans une première période de six semaines, un "double gel" verrait l’Iran ne pas étendre son programme d’enrichissement alors que le groupe 5+1 s’abstiendrait d’étudier de nouvelles sanctions.
La négociation sur la coopération élargie avec l’Iran suivrait ensuite, mais à condition que Téhéran suspende ses activités d’enrichissement.
La République islamique a apporté mardi une réponse à cette offre jugée "insuffisante" par Washington, Londres, Paris et Berlin.
Mais Moscou a vu dans la demande iranienne de plus grandes explications sur son contenu un motif de poursuivre le dialogue.