Reuters, 7 février 2009 – par Kerstin Gehmlich et Noah Barkin: Les puissances occidentales ont mis en garde l’Iran samedi contre le risque d’isolement et de nouvelles sanctions s’il n’acceptait pas de suspendre son programme nucléaire, mais les Etats-Unis ont aussi répété leur volonté d’ouvrir le dialogue avec Téhéran.
Le vice-président américain Joseph Biden a expliqué lors de la conférence de Munich sur la sécurité que la communauté internationale devait travailler de concert pour convaincre l’Iran de renoncer à l’arme atomique.
"Nous avons la volonté de discuter avec l’Iran et de lui offrir un choix très clair: poursuivre dans la même voie et faire face à la pression et à l’isolement; abandonner votre programme nucléaire illicite et le soutien au terrorisme et (obtenir) des mesures d’encouragement significatives", a-t-il dit.
Les propos de Biden ont fait écho à ceux de la chancelière allemande Angela Merkel, qui a dit privilégier la solution diplomatique mais s’est aussi dite "prête à prendre des sanctions plus dures s’il n’y a pas de progrès".
Le Conseil de sécurité des Nations unies a déjà adopté trois trains de sanctions contre l’Iran, soupçonné de chercher à se doter de l’arme atomique mais qui assure avoir pour seul objectif la production d’électricité.
SOLANA ATTEND UNE "RÉPONSE POSITIVE"
Le président français Nicolas Sarkozy a pour sa part estimé qu’il n’y avait pas d’alternative au durcissement des sanctions si l’Iran s’obstinait à poursuivre ses activités sensibles et a demandé la coopération de la Russie.
"On a besoin que les Russes nous aident pour que les sanctions contre l’Iran soient efficaces", a-t-il insisté.
Pour le chef de l’Etat, le programme nucléaire iranien est "vraiment un des grands problèmes du monde".
L’offre de dialogue de Washington a été bien reçue par le président du parlement iranien, Ari Larijani, ancien négociateur de la République islamique sur le nucléaire.
Il avait jugé vendredi que la nouvelle administration américaine était en mesure de renouer les liens détruits par l’administration Bush, mais prévenu que cela demanderait "une stratégie pragmatique fondée sur une approche juste".
Pour le haut représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère et de sécurité, Javier Solana, la position adoptée par l’administration Obama constitue un "changement très, très important".
"Les Iraniens doivent réfléchir très très attentivement à la signification de (ce geste) et y apporter aussi une réponse positive", a dit à la presse Solana, qui s’est entretenu avec Larijani en marge de la conférence.
Lors de ces discussions, Larijani était "dans de très bonnes dispositions d’esprit, très tranquille – ils savent que quelque chose bouge et ils doivent en profiter", a dit un diplomate européen.
Avec David Brunnstorm, version française Grégory Blachier