LePoint.fr: Face à l’Iran, les États-Unis adoptent une diplomatie à deux visages. Dans le rôle du "gentil", Barack Obama. Depuis son élection, le président américain ne cesse de tendre la main à la République islamique. Il y a un mois, notamment, le chef de la Maison-Blanche a envoyé un message vidéo inédit aux dirigeants iraniens, leur proposant de "dépasser 30 années de conflit". Et même après le tollé provoqué par les propos de Mahmoud Ahmadinejad , lundi, au sommet de l’ONU à Genève, la consigne de Barack Obama a été claire : " la poursuite du dialogue avec l’Iran ".
Dans le rôle de la "méchante", Hillary Clinton. La très médiatique secrétaire d’État de Barack Obama affiche, elle, une ligne de fermeté face à l’Iran. Mercredi, dans son premier discours devant le Congrès depuis qu’elle a pris les rênes de la diplomatie américaine, Hillary Clinton a notamment menacé la République islamique de sanctions "très sévères" en cas d’échec des discussions sur son programme nucléaire. "Nous pensons que nous parviendrons à mettre en place un régime complet de sanctions qui pourraient être nécessaires si nos offres étaient rejetées et si le processus tombait à l’eau ou échouait", prévient-elle, tout en défendant toutefois la politique d’ouverture des États-Unis envers l’Iran. Selon elle, cette ligne de conduite donne à Washington "plus d’influence sur les autres pays". Une "double approche" revendiquée par la secrétaire d’État américaine, ex-rivale de Barack Obama lors de la présidentielle.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a déjà adopté quatre résolutions, dont trois assorties de sanctions, exigeant de l’Iran qu’il suspende son programme d’enrichissement d’uranium. Les Occidentaux soupçonnent ce programme d’être destiné à produire la bombe atomique, ce que Téhéran dément. Au sein du groupe des six puissances impliquées dans les négociations sur le programme nucléaire iranien (Grande-Bretagne, France, Allemagne, États-Unis, Chine et Russie), des divergences sont apparues entre les Occidentaux d’une part, généralement favorables au renforcement des sanctions contre l’Iran pour le convaincre de renoncer à son programme nucléaire, et d’autre part, Moscou et Pékin, qui se sont montrés réticents.