AFP: Les eurodéputés ont demandé vendredi que le gouvernement irakien cesse le blocus du camp d’Achraf, dans une résolution sur la situation humanitaire de ses résidents qui ont fui l’Iran.
Le texte invite instamment le gouvernement à clarifier ses intentions à l’égard de ces personnes et demande à Bagdad de respecter leur statut juridique de "personnes protégées".
Il demande aux autorités irakiennes de renoncer à toute initiative qui mettrait leur vie ou leur sécurité en danger.
"Un libre accès à la nourriture, aux soins médicaux ainsi qu’à leurs familles et aux organisations humanitaires internationales" doit leur être assuré, demandent les parlementaires européens.
La résolution invite la Commission européenne, les Etats membres de l’UE, les gouvernements iraquien et américain, l’ONU et le Comité international de la Croix-Rouge "à oeuvrer à la recherche d’un statut juridique durablement satisfaisant pour les résidents du camp d’Achraf".
Ce camp situé dans le nord de l’Irak a été construit dans les années 1980 afin d’accueillir des membres de l’Organisation des moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI), principal groupe d’opposition au régime iranien. Ils ont été désarmés en 2003 par les forces américaines qui ont accordé leur protection aux résidents bénéficiant du statut de "personnes protégées".
Le contrôle du camp qui compte 3.500 résidents, a été transféré aux forces de sécurité iraquiennes en début d’année, à charge pour Bagdad de protéger les résidents contre toute mesure de déportation, d’expulsion ou de rapatriement forcé.
L’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) a dénoncé début avril à Genève le risque de voir les autorités renvoyer en Iran les membres des Moudjahidine du peuple résidant au camp dAchraf.
"Les forces de sécurité irakiennes ont encerclé le camp pour empêcher les personnes dy entrer ou den sortir. Ce développement fait suite à plusieurs déclarations tant par les autorités irakiennes quiraniennes, appelant à lexpulsion de lOMPI dIrak et à la fermeture du camp", a affirme l’ONG.
Maryam Radjavi, la présidente du Conseil national de la résistance iranienne, s’est félicitée vendredi du soutien des eurodéputés aux résidents du camp.