AFP : Le ministre chinois des Affaires étrangères Yang Jiechi a estimé vendredi à Munich que le dossier du nucléaire iranien était entré dans une "phase cruciale".
"Ce dossier est entré dans une phase cruciale", a déclaré M. Yang en prononçant le discours d’ouverture de la 46e conférence sur la sécurité de Munich.
"Les parties concernées doivent, en gardant à l’esprit leurs intérêts à long terme, accroître leurs efforts diplomatiques, se montrer patientes et adopter une attitude plus flexible, pragmatique et proactive", a-t-il ajouté.
La participation surprise du ministre iranien des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki à ce "Davos de la Défense" a été annoncée vendredi matin. Il devait notamment rencontrer dans la soirée son homologue russe Sergueï Lavrov.
M. Yang a appelé à rechercher "par le dialogue et la négociation" une "solution globale, sur le long terme et appropriée".
"Nous estimons que l’Iran, sur la base des règlements de l’AIEA, a le droit de recourir à un usage pacifique de l’énergie nucléaire et que cette question doit être résolue par des moyens diplomatiques", a-t-il insisté.
Selon M. Yang, qui a appelé à un nouveau round de négociations à 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, Allemagne), Téhéran "n’a pas totalement fermé la porte aux propositions de l’AIEA sur la fourniture de combustible nucléaire".
"Sur la base des propositions avancées par les 5+1" et des propositions iraniennes, M. Yang a dit "espérer" qu’une "formule acceptable par tous puisse émerger".
"Il y a encore des possibilités à explorer", a-t-il insisté.
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a indiqué mardi que son pays était toujours prêt à échanger une partie de son uranium faiblement enrichi (3,5%) contre du combustible hautement enrichi (20%) destiné à son réacteur de recherche de Téhéran.
Les capitales occidentales ont réagi avec prudence, voire scepticisme, à cette déclaration.
Le groupe des Six a entamé de son côté depuis la mi-janvier des discussions sur un renforcement des sanctions internationales contre Téhéran, dont la politique nucléaire a été condamnée en novembre par l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA).