Associated Press: Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a ordonné dimanche le lancement de la production par son pays d’uranium hautement enrichi, une décision qui devrait renforcer le scepticisme de la communauté internationale quant aux véritables intentions de Téhéran.
Le chef de l’Etat avait affirmé, la semaine dernière, que l’Iran n’avait "pas de problèmes" pour accepter d’envoyer son uranium à l’étranger pour le faire enrichir, comme le réclament les Nations unies.
Dimanche, toutefois, Mahmoud Ahmadinejad a affirmé que "si Dieu veut, l’enrichissement à 20% va débuter". Il s’exprimait lors d’une allocution au côté du chef de l’agence iranienne de l’énergie atomique, Ali Akbar Salehi. "M. Salehi, commencez la production d’uranium enrichi à 20%", lui a-t-il dit.
Le président iranien n’a pas précisé quand devaient débuter les opérations. Il a expliqué que l’Iran avait acquis de la technologie laser pour procéder à l’enrichissement de l’uranium, en plus des centrifugeuses. Mais il a ajouté, sans autres détails, que "nous n’avons pas l’intention pour le moment d’utiliser" cette technologie laser.
Ali Akbar Salehi a par la suite semblé atténuer la portée des propos présidentiels. Mahmoud Ahmadinejad, a-t-il expliqué à l’agence officielle IRNA, a donné l’"ordre d’être prêt" si les discussions concernant l’envoi de l’uranium à l’étranger devaient échouer. Le combustible nucléaire serait alors enrichi dans les installations de Natanz dans le centre de l’Iran, a-t-il précisé.
La production d’uranium enrichi est au centre du conflit entre l’Iran et la communauté internationale, qui soupçonne Téhéran de chercher à de doter de l’arme nucléaire. La république islamique affirme qu’il s’agit seulement d’un programme civil.
"Si la communauté internationale est unie et fait pression sur l’Iran, je pense qu’il est encore temps pour que des sanctions soient efficaces", a commenté le ministre américain de la Défense Robert Gates, sans fournir de plus amples précisions. AP