AFP: L’Iran refuse l’entrée dans ses centres nucléaires d’inspecteurs expérimentés de l’Agence internationale de l’énergie atomique et entrave ainsi les enquêtes en cours sur son programme atomique controversé, selon un rapport de l’AIEA dont l’AFP a eu connaissance lundi.
L’agence onusienne s’est plainte des « refus répétés de l’Iran opposés aux inspecteurs expérimentés désignés par l’AIEA pour se rendre dans les centres iraniens produisant du combustible nucléaire » ajoutant que cela « entravait les procédures d’inspection ».
Le rapport note que ces refus empêchent l’agence de mettre en oeuvre de manière efficace « ses mesures de sauvegarde » en Iran.
Téhéran a récemment refusé à deux inspecteurs expérimentés de l’AIEA de venir surveiller les activités du réacteur de recherche de Téhéran après avoir révélé que les Iraniens procédaient à des expériences nucléaires non déclarées.
Selon l’Iran, les informations fournies par les deux inspecteurs étaient erronées. Mais l’AIEA a maintenu les déclarations de ces inspecteurs ajoutant qu’elle faisait « entièrement confiance à leur professionnalisme et leur impartialité », comme elle le fait « pour tous ses inspecteurs ».
Le rapport, qui a été remis au Conseil des gouverneurs de l’agence, a également précisé avoir demandé à Téhéran, dans une lettre datée du 19 juillet, de fournir des explications « sur un certain nombre d’incidents y compris des scellés brisés par les opérateurs du centre d’enrichissement du combustible nucléaire » FEP ((fuel enrichment plant).
Selon Téhéran, il s’agissait d’un accident, a précisé le rapport de l’AIEA.
Cependant ce document a souligné que des inspecteurs de l’agence onusienne allaient devoir procéder à des vérifications des inventaires afin de déterminer, par exemple, s’il manque du matériel ou des équipements. Le prochain inventaire a été programmé pour octobre, toujours selon le rapport.
Selon un diplomate de haut rang proche de l’enquête de l’AIEA sur l’Iran, il peut arriver que des scellés soient brisés accidentellement, notamment lorsqu’on déplace des équipements.
Dans le cas présent, quatre scellés ont été brisés, et deux de ces cas ont pu être justifiés. Mais dans le cas des deux autres il faut attendre le résultat des investigations, a ajouté la même source précisant « qu’il y a beaucoup de scellés dans ce centre. L’Iran ne peut pas y déplacer de l’équipement à notre insu ».