AFP: Le commandant militaire adjoint du Pjak, principal mouvement séparatiste kurde engagé dans la lutte armée contre le régime de Téhéran, a trouvé la mort lors d’un bombardement iranien, a indiqué cette organisation sur son site.
« Majid Kawiyan, connu sous le nom de camarade Samkou, adjoint du commandant en chef des forces du Parti pour une vie libre du Kurdistan (Pjak) dans l’est du Kurdistan (Iran) a été tué (…) lors d’un violent bombardement iranien » samedi, affirme un communiqué de ce mouvement sur son site.
Selon l’éloge funèbre, M. Kawiyan, né en 1982 en Iran, appartenait au Pjak depuis 1999.
Plus tôt, les Gardiens iraniens de la révolution, en première ligne dans la lutte contre les rebelles kurdes aux frontières de l’Iran, avaient annoncé cette mort sur leur site Sapahnews, citant un communiqué du Pjak.
« Majid Kavian, alias Samakhou Saraldan, était engagé dans des opérations terroristes en Iran » depuis 2003, ont-ils assuré.
L’Iran a lancé en juillet une vaste offensive militaire contre le Pjak, qui mène régulièrement des actions contre les forces iraniennes depuis le territoire irakien et est accusé par Téhéran d’être responsable de nombreux attentats au Kurdistan iranien.
Les Pasdaran ont par ailleurs affirmé que la mort de Majid Kawiyan avait été confirmée dans un communiqué du Pjak précisant que le chef rebelle kurde avait été tué « par un éclat d’obus » lors d’un bombardement iranien.
Les forces iraniennes ont sévèrement bombardé vendredi et samedi des « bases rebelles » du Pjak en territoire kurde irakien, affirmant avoir tué au moins une trentaine de combattants kurdes.
Téhéran accuse les autorités kurdes d’Irak d’avoir laissé le Pjak s’implanter dans un « sanctuaire » de 3.000 km2 en territoire irakien le long de la frontière et les forces iraniennes bombardent régulièrement cette zone.
Malgré les protestations de Bagdad, les responsables militaires iraniens ont affirmé leur intention de poursuivre leur offensive contre le Pjak, notamment les bombardements en territoire irakien, jusqu’à ce que l’Irak déploie des forces à la frontière pour empêcher l’infiltration de rebelles kurdes en Iran.
Le président de la région autonome du Kurdistan irakien Massoud Barzani a demandé mardi aux rebelles kurdes d’Iran et de Turquie de cesser leurs attaques à partir de son territoire et de chercher à obtenir leurs droits par des moyens politiques.
Mais il a estimé « impossible d’envoyer des troupes » pour contrôler la frontière comme le réclame Téhéran afin de ne pas déclencher « une guerre entre les Kurdes ».
Le Pjak a proposé lundi un cessez-le feu aux forces iraniennes, mais les Gardiens de la révolution ont demandé des « clarifications » sur cette proposition aux autorités kurdes irakiennes qui ont servi d’intermédiaire.