AFP, Washington 14 avril – La secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice a indiqué jeudi, dans un entretien publié par le Wall Street Journal, que Washington pourrait décider cet été s’il convient de transmettre le dossier du nucléaire iranien au Conseil de sécurité de l’Onu.
« Je ne veux pas fixer de date butoir mais je pense que nous ferons une estimation cet été pour voir où nous en sommes et où nous pouvons aller », a-t-elle dit.
Le recours au « Conseil de sécurité (de l’Onu) est une option », a-t-elle ajouté en soulignant cependant que Washington était solidaire des négociations entreprises par l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne, au nom de l’Union européenne, pour essayer de convaincre l’Iran de renoncer de manière permanente à l’enrichissement de l’uranium. « Nous pensons que la voie diplomatique où nous nous trouvons est la bonne voie », a-t-elle estimé.
Paris, Londres et Berlin sont engagés dans des négociations diplomatiques afin d’obtenir de l’Iran des « garanties objectives » que le pays ne cherche pas à se doter de l’arme nucléaire tandis que Washington a déjà affirmé que si Téhéran voulait poursuivre ses activités d’enrichissement d’uranium, son dossier serait adressé au Conseil de sécurité.
Longtemps sceptiques quant au choix européen de négocier avec Téhéran, Washington a décider de soutenir ce processus depuis la visite du président George W. Bush en Europe en février.
Les remarques de Mme Rice interviennent après que le Premier ministre israélien Ariel Sharon a montré à M. Bush, lors de leurs entretiens en début de semain à Crawford (Texas, sud), des photos satellites d’installations iraniennes en affirmant que Téhéran atteignait « le point de non retour » dans ses efforts pour développer des armes nucléaires.
« Nous continuons de soutenir les Européens dans leurs efforts pour convaincre l’Iran de renoncer à ses ambitions nucléaires militaires et le président a évoqué les efforts diplomatiques en cours », avait indiqué en réponse le porte-parole de la Maison Blanche Scott McClellan lors d’un point de presse.
Dans un entretien accordé à CNN mercredi, M. Sharon a souligné qu’Israël ne comptait pas attaquer l’Iran de façon unilatérale. Il a plaidé pour « un effort international » pour obtenir que Téhéran renonce à son ambition nucléaire.
« Nous discutons de la question iranienne mais nous n’avons planifié aucune attaque militaire contre l’Iran », a-t-il dit.
A propos de la Corée du Nord, Mme Rice a reconnu que Washington comptait essentiellement sur Pékin pour convaincre Pyongyang de renoncer à ses ambitions nucléaires. « J’ai eu de bonnes discussions avec les Chinois (durant sa visite à Pékin le mois dernier) sur le fait que les Nord-Coréens ne pouvaient pas être autorisés à continuer à se moquer du monde », a-t-elle dit.
La prolifération nucléaire n’est pas la menace principale que doit affronter l’administration Bush, a estimé Mme Rice en plaçant en tête des préoccupations la situation au Moyen Orient.
« Le plus grand test est le Moyen Orient et l’évolution d’un Moyen Orient stable et démocratique », a-t-elle dit.
Nucléaire iranien: Washington pourrait prendre une décision cet été
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