AFP, 9 aout- Les raffineurs sud-coréens négocient un accord avec Téhéran afin de contourner l’interdiction faite aux réassureurs européens d’assurer les transports de pétrole iranien dans le cadre de l’embargo de l’Union européenne (UE), a-t-on appris jeudi auprès des intéressés.
Troisième acheteur de pétrole iranien avec quelque 220.000 barils/jours en 2011, la Corée du Sud a suspendu toute importation de brut iranien à partir du 1er juillet en raison des sanctions de l’UE.
Celles-ci interdisent notamment aux réassureurs européens contrôlant 90% du marché mondial de l’assurance maritime de garantir les cargaisons de pétrole en provenance d’Iran.
Les raffineurs Hyundai Oilbank et SK Energy négocient actuellement avec l’Iran un accord qui permettrait la reprise des importations en laissant aux groupes iraniens la responsabilité d’assurer leurs bateaux et leur cargaison.
Un responsable du ministère sud-coréen de l’Economie a confirmé, sous couvert de l’anonymat, la nature de ces négociations.
« Nous travaillons sur les détails avant de conclure l’accord (…) prévoyant que l’Iran prenne la responsabilité d’assurer ses pétroliers », a déclaré à l’AFP une porte-parolede Hyundai Oilbank.
Malgré les menaces de représailles commerciales proférées par Téhéran, la Corée du Sud avait déjà réduit ses importations de près de 15% depuis le début de l’année, sous la pression des Etats-Unis, un proche allié de Séoul.
L’embargo européen interdit toute importation de pétrole iranien dans le cadre d’une politique de sanctions visant à faire pression sur l’Iran pour l’obliger à freiner son programme nucléaire controversé, condamné par six résolutions de l’ONU.