Belga, 1 mai – Les douanes belges ont ouvert une enquête sur sur des entreprises qui « tenteraient » d’exporter du matériel à « double usage », civil et militaire, vers l’Iran, a révélé vendredi le journal belge Le Soir, selon qui une presse « suspecte » a déjà pris le chemin de Téhéran en janvier. « Une enquête a montré que certaines sociétés belges tenteraient d’exporter des biens à double usage, sans licence d’exportation », indique un document interne de la direction du service des douanes du ministère des Finances, daté du 22 décembre 2004 et dont le quotidien a pris connaissance. « Des presses ou des parties de presses isostatiques nucléaires pourraient être exportées vers l’Iran », ajoute le document, dans lequel la direction des douanes appelle ses services régionaux à la plus extrême vigilance. Selon Le Soir, les autorités belges avaient été alertées à ce sujet par les services de renseignement américain (CIA). La société Epsi, basée à Tamise, près d’Anvers (nord), a néanmoins livré à Téhéran en janvier dernier et sans licence une presse isostatique. Cette pièce d’une minutie extrême « était destinée à l’industrie aéronautique iranienne », explique Pierre Colman, administrateur délégué d’Epsi, interrogé par Le Soir. « Vu que le four de la presse n’est pas supérieur à 152 millimètres de diamètre, une licence n’est pas requise, conformément au traité de non-prolifération. Il me semble très difficile que le client puisse transformer cette machine en vue d’utilisation à des fins nucléaires ou militaires », ajoute M. Colman. La même société s’était vu refuser par la Région flamande l’octroi d’une licence destinée à la construction par l’Iran d’une presse de plus grande taille, fin 2004, relève encore le journal. Le ministère des Finances n’était pas immédiatement joignable vendredi pour commenter l’information.
IRAN: des sociétés belges tenteraient d’y exporter du matériel suspect
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