TÉHÉRAN, 5 février 2014 (AFP) – Le gouvernement iranien était mercredi sous le feu des critiques pour sa gestion d’un programme de distribution de produits alimentaires aux pauvres, qui a provoqué des files interminables.
Le programme, qui a débuté samedi, prévoit la distribution d’un panier de produits de base — poulet, riz, huile, fromage et oeufs — d’une valeur de 800.000 rials (environ 20 euros) aux familles gagnant moins de 5 millions de rials par mois (125 euros).
Au moins 9 millions de paniers doivent être distribués dans le pays d’ici au Nouvel an iranien, le 20 mars.
Mais les opérations ont provoqué de longues files d’attente devant les centres de distribution, alors qu’une partie de l’Iran est sous la neige.
Plusieurs députés et responsables politiques conservateurs ont dénoncé cette méthode de distribution qui donne selon eux une mauvaise image du pays.
Le journal conservateur Kayhan estimait en outre que le président devait présenter ses excuses, et demandait la démission des responsables du programme.
« Ce plan aurait pu montrer que le gouvernement se soucie des pauvres (…) mais il est devenu une mauvaise mesure doublée d’une insulte et d’une humiliation », écrit l’éditorialiste du quotidien.
« Ce grand nombre de pauvres attendant dans le froid glacial (…) est utilisé par les médias ennemis pour montrer une image sombre de l’Iran », affirme-t-il, alors que la presse et la télévision d’Etat ont largement relayé l’opération.
Les journaux réformateurs ont aussi critiqué la décision hâtive du gouvernement et la mauvaise organisation de l’opération.
Le décès d’un homme, d’une crise cardiaque selon la police, alors qu’il faisait la queue dans la province de Kermanshah (ouest) a compliqué un peu plus les choses.
Pour calmer les critiques, le président Rohani a chargé le ministre des Affaires sociales, Ali Rabiie, de réorganiser la distribution, selon les médias.
Le ministre, cité mercredi par l’agence Irna, a défendu le bien-fondé du plan face aux attaques « injustes » de « personnes n’ayant pas la perception de l’intérêt national », assurant que la gouvernement devait « assurer le bien-être de toute la société ».