AFP: Le ministre iranien des Affaires étrangères a admis qu’il n’avait « aucune autorité » pour s’entretenir du conflit syrien avec son homologue américain, reconnaissant par là même que ce dossier sensible était traité en plus haut lieu, a indiqué la diplomatie américaine mardi.
Selon la porte-parole du département d’Etat Jennifer Psaki, Mohammad Javad Zarif a fait cet aveu lors des discussions sur le nucléaire iranien à Munich ce week-end avec son homologue américain John Kerry.
Cet entretien a porté sur les engagements de Téhéran alors que les négociations sur le nucléaire iranien doivent prochainement reprendre. L’Iran et le groupe des pays du 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Allemagne) ont conclu en novembre 2013 à Genève un accord intérimaire qui gèle certaines activités nucléaires sensibles de l’Iran en échange d’une levée partielle des sanctions occidentales.
Mais lors de cette même réunion dans la capitale bavaroise, les deux hommes ont également abordé le conflit entre les rebelles et le régime syrien de Bachar al-Assad, que soutient Téhéran.
John Kerry a fait part de « ses inquiétudes quant au rythme avec lequel les armes chimiques sont transférées hors de Syrie et la situation humanitaire sur le terrain », a indiqué Mme Psaki.
Mais M. Zarif « a clairement dit qu’il n’avait aucune autorité pour parler ou négocier sur la Syrie et donc l’essentiel de la réunion a porté sur le nucléaire », a-t-elle ajouté.
Selon les analystes, ce sont les Gardiens de la révolution, dépendant directement du Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, qui ont la haute main sur la politique iranienne envers la Syrie.